Necroblaspheme - Interview du 12/03/2010

Necroblaspheme (interview)
 
Salut Necroblaspheme ! Alors pouvez vous nous présenter le groupe pour les lecteurs qui ne connaisserait pas encore Necroblaspheme ?
Salut à tous chez Core’&’Co et merci ne nous accorder cet interview.

Alors pour faire court Necroblaspheme est un groupe de Death de la région parisienne née il y a presque dix ans. La discographie du groupe ce résume à trois choses : très vite une première démo d’enregistrée en 2001 : « Fœtal Sodomy » puis un premier album dans la foulée : « Introducing Pure Violence », 8 titres qui nous ont alors permis rapidement tourner dans la région parisienne et un peu en province.
Il y a ensuite eu un promo « Behind The Line » en 2005 avec lequel on a essayé de retrouver un label, sans succès, aucun.
Et plus récemment après un temps bien trop long un nouvel album : « Destination : Nulle Part » sortie l’année dernière. 
Que dire d’autre à part que le style du groupe a évolué au cours de toute ces années, passant d’une haine et d’une violence très cash, pour aller vers des compos plus réfléchies avec toujours les mêmes sentiments à retranscrire mais de façon plus ponctués, plus efficaces. On se prend pas mal la tête pour composer, on jette énormément de morceaux à la poubelle, les justes milieu n’ont jamais eu le droit de citer pendant nos répètes. Niveau inspiration, on va souvent chercher ça chez des groupes Black Metal, le Death Brutal, toujours et heureusement encore dans le HardCore, le Punk et dans toute une multitude de registres Rock 70’s de défoncés etc etc. On ne se fixe pas vraiment de barrières par rapport au style qu’on fait, on cherche juste à bouriner et à retranscrire le plus fidèlement possible nos « pulsions » et nos « phantasmes », « nos vies ratés ».?


"Destination : Nulle Part" est sorti il y a un peu plus d'un an. La presse et le public ont vraiment eu un engouement pour cet album. Comment l'avez vous ressenti ?
Le premier ressenti est forcement positif, flatteur. Tes potes voient ta tronche dans la presse spécialisée, sur le net. Les chroniques pleuvent, toutes plutôt bonnes sauf en Europe de l’est où ils nous trouvent un peu moue, mais vu les groupes qui viennent de là bas (Alienation Mental, 1st album etc …) on comprend vite ce qu’ils attendent d’un groupe de Death Brutal. Ca nous a fait plaisir et ça nous a montré qu’on n’était pas parti dans le mur en prenant les choix qu’on avait pris il y a quelques années de ça en décidant d’enregistrer tout ça à notre sauce sans personne, avec notre thune et nos idées. Ca donne évidemment une grosse load de motivation qui malgré quelques problèmes de line-up récent n’est en rien entamée.

Avez-vous remarquer un changement, au niveau notoriété principalement, depuis sa sortie ?
Non pas du tout. Et on ne le souhaite vraiment pas. On aurait voulu passer à la télé ou être entendu sur des radios rock (elles nous donne envie de vomir, elles nous font souvent presque franchir le pas vers le terrorisme) on ferait bien autre chose que du Death. Mais on ne l’a jamais fait et on ne le fera jamais. On reste très intégriste par rapport à tout ça. C’est pas un hasard si on travail tous à côté et si on a pas choisis de « tenter » d’en vivre. Ca nous permet de garder une liberté évidente par rapport à ce qu’on fait et d’avoir un regard assez intéressant sur ces gens qui ont une définition de la notoriété qui se limite à « passer à la télé », « à la radio merdique du 11 ième arrondissement de paris », « faire des concerts dans lesquels la population n’a pas la moindre once de culture musicale », on est intégriste musicalement parlant. La réponse à cette question vient de m’épuiser littéralement, la liberté n’est pas conciliable avec la notoriété.

Peux-tu nous en dire plus sur cet artwork si mystérieux ?
 L’artwork n’est pas si mystérieux. Il condense en une pochette et quelques photos promo une dualité évidente. La pochette se veut méprisante, elle essaye de symboliser l’échec, le gâchis, le fait de tout ruiner en un clin d’œil, en un coup de pinceau bien épais sur une vie, nos vies, le monde.
Franchir une ligne blanche bien établie pour nulle part.
Pour un monde de démence inconnu que l’on essaye d’atteindre au travers de la musique dans cet album et avec une idéologie propre à Necroblaspheme.
L’ambiance qui règne sur cet album se résume à : des attentes issues de la fin des années 80 et de toute la période 90 qui se sont soldées par un constat d’échec désastreux au niveau musical. La fin du disco et l’arrivée de la dance music. Des groupes de métal qui fusionnent avec eux même puis avec les excréments de leur père pour donner une soupe auditive mille fois entendu. Des riffs de Slayer pompés à tout va, dans tous les sens, un style musical qui se nourri de lui-même à la manière d’une population consanguine qui s’auto suffirait en baisant très fort ses propres enfants pour que de nouveau « bébés » arrivent afin que les pulsions et les fantasmes soient encore et encore assouvis. La nausée me vient mais il faut continuer cette interview, à nouveau dans mes derniers retranchements.
Le métal comme la musique en générale sombre. Cet album résume un peu tout ça au travers de sentiments de nauséabonds dirigés dans tous les sens avec une unique question … tournant du début à la fin de cet album … comme ces samples au début et les hurlements de la fin de l’album : comment et pourquoi renouveler ce style sans virer vers un métal plus noise qu’extrême, alors que rien ne nous invite à le faire ?? Où va-t-on ? -> Nulle part, voilà le constat.
Et voilà un album qui prend forme autour de dizaines d’heure de débat, d’ivresse, de nuit de tourment plongé dans des états innommables.
Jospin nous manque aussi beaucoup, ça a beaucoup compté à ces époques là.


Depuis quelques temps, on ne vous retrouve plus beaucoup sur les routes. Est-ce un choix personnel ou d'autres raisons plus "professionnelles"?
C’est entièrement de notre faute (je suis repentance). On n’a pas assuré à la sortie de l’album à faire les démarches nécessaires pour tourner un peu partout. Avec le recul je dirais qu’on s’est beaucoup trop investi sur cet album pensant qu’avec un label on pourrait évacuer le sale boulot de devoir encore et toujours démarcher. Ca n’a pas été le cas, le label nous a permit de sortir l’album certes mais pas de tourner massivement comme on espérait le faire dans un premier temps. Du coup on a vite été gaver de devoir sans cesse relancer nos contacts, envoyer des promos etc etc … on a lâché l’affaire pour jouer et répété attendant tranquillement que les plans concerts tombent au hasard et de façon hyper éparse dans la boîte mail du groupe.
C’est un regret de ne pas avoir plus tourner à la sortie de l’album.
Depuis on essaye de se rattraper avec quelques dates et on se remet à partir en quête de plans pour jouer.


Votre label, Agonia Records, est plus orienté Black que Death. Le rejoindre fût un choix par "faute de mieux" ou parce que ce label a vraiment répondu à vos attentes ?
Pas vraiment par faute de mieux.
On était complètement fauché après l’enregistrement et qu’on était bien incapable de sortir un album en assurant un pressage correct et surtout une diffusion mondiale de quelle qualité qu’elle soit. Après avoir enregistré l’album, on a envoyé à nouveau beaucoup de promo et Agonia a été le seul label qui ait décidé de le sortir sans attendre. On n’a pas hésité longtemps. Et c’était pour nous une assurance de voir l’album diffusé, chroniqué, écouté etc … c’était le but principal.
Le fait qu’Agonia soit un label plus black que Death ne change pas trop la donne. On a tous de grandes affinités avec black et la présence de MkM sur certaines chansons est là pour le montrer et le rappeler.
Je ne vais pas aller non plus trop loin en disant qu’Agonia a répondu à nos attentes, puisque ce n’est bien évidemment pas le cas. Le manque de concert à la sortie de l’album en est un exemple et est l’exemple de l’inaction dont a fait preuve le label. Mise à part une sortie d’album il ne s’est pas passé grand-chose d’autre de leur côté. On y est pas étrangers mais ça n’explique pas tout.

 
Avez-vous commencé à préparer le futur album ? Si oui, peux-tu nous en parler ?
Oui évidemment et depuis longtemps. En fait quand on ne répète pas pour un concert (ce qui arrive plutôt rarement) on ne fait que de composer à hauteur de 4 heures de répète hebdomadaire et ce depuis toujours.
On a commencé dès la sortie de l’album en enchaînant sur une nouvelle salve de compo, mais notre dicton d’extrémiste (C’est génial ou c’est nul) nous pousse à foutre à la poubelle des compos pour lesquelles on peut parfois ne ressentir plus aucune affinité une fois le travail de composition terminé. A l’heure actuelle on a une compo bouclé qu’on enverra à Soissons et beaucoup de matériel à côté sur lequel on travail en permanence via des maquettages sur nuendo chacun chez soit etc etc …
L’idée est d’enregistrer très rapidement durant l’été prochain pour relancer la machine à la rentrée, tout en recommençant à faire des concerts d’ici là pour refaire tourner le nom de Necroblaspheme.



Quels sont les groupes récents que tu écoutes ? Vous en inspirez-vous ?
Je dois bien avouer qu’il est rare que je trouve un groupe actuel qui me convienne et dont je ne sois pas lassé au bout de quelques minutes d’écoute.
J’ai beaucoup de mal à ne pas ressentir d’impression de déjà vu flagrante. Et quelque part, même si je fais de la musique, je pense que la dernière décennie a été l’une des pires que j’ai connu au niveau des « nouveautés » que j’ai eu l’audace d’écouter. Il fallait arrêter après Slayer et Decade Of Agression, maintenant ça ne rime plus à rien. Je porte encore une oreille sur certains trucs de Noise ou de Metal tendance HardCore, où le message véhiculer y est encore clair et franc.
On a cependant une unité d’élite dans le groupe, composé de Zoupa et Lycha qui eux sont bien plus au fait des nouveautés dans le milieu. Avec Yann on suit leur cours du soir pour rester connecté mais le cœur n’y est parfois plus trop et bien trop souvent ce ne sont que des vieilleries indémodables qui font preuve d’un génie créatif qui passent dans ma chaîne.


Question récurrente chez Core&Co, est-ce que la littérature, sous toutes ses formes, vous influence t-elle pour l'écriture de vos textes ?
Oui, toutes les formes d’art nous inspirent. Récemment encore, Maurizio Cattelan ou les prousses géniales de Marina Abramovic sont revenus dans nos conversations tout comme ont pu l’être les vidéos vandales du TPK sur paris.
La principale source d’inspiration de l’album a été puisée chez un auteur Américain auteur de best-seller qui nous a fait jouir à maintes et maintes reprises avec son souci des détails et de la description parfaite et pleine d’horreur.


Merci d'avoir répondu à mes questions, je te laisse le mot de la fin pour les lecteurs de Core&Co...
Merci encore pour l’interview, on a hate de venir à Soissons pour ce concert, j’espère que vous serez nombreux pour ruiner l’endroit qu’on compte asperger d’éther.
Longue vie à Core & Co, eux c’est pas des suceurs de maman. Non sans plaisanterie, vos questions étaient rondement menées, vous êtes journaliste ?

La vie c’est : «  Sans sa peau », Ybret war.
A+

 

 


 

Merci à Ybret d'avoir réellement pris le temps de répondre à nos questions, nous attendons donc le nouveau méfait avec impatience et espérons les retrouver très bientôt sur la route !

ndlr : Le concert à Soissons dont parle Ybret est le Saturday Death Show qui aura lieu le 27 mars... Toutefois, celui-ci est en voie d'annulation.

photo de Finisterra
le 12/03/2010

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