108 - 18.61

Chronique CD album (23:35)

chronique 108 - 18.61

Si toi aussi tu aimes le hardcore moderne, que tu trouves les sorties Deathwish (le label de Jacob Bannon de Converge) de bon goût, que tu es en mal d’amour depuis le dernier Daughters et le split des groupes de la scène de Boston (Have Heart, Modern Life Is War etc.) et que la prod de Kurt Ballou te fais frémir, cette petite sortie va faire du bien à tes cages a miel.

 

Malgré leur déboires de line-up depuis leur formation et le départ de Robert Fish leur chanteur charismatique après la sortie de cet album, les ricains amateurs de Bouddhisme (18.61 vient en effet du verset 61 de la 18ème section du Bhagavad Gita, un des principaux textes sacrés indiens, comme le souligne également l’artwork) ne baissent pas la garde. Le disque ouvre ses portes en dévoilant de prime abord une certaine folie proche des non-moins fameux Daughters (God’s Talk), qui laisse vite place à une vitalité furieuse et salvatrice, avec ses relents noise (le titre éponyme) qui ne sont pas sans rappeler Coalesce ou Unsane (Relentless Masters). Le ton est donné, et le format très expéditif de cet album (23mn pour 10 titres) avec un chant particulièrement vivant et poignant sur les titres les plus pêchus, donne un dynamisme certain à celui-ci, où l’ennui et la linéarité ne sont pas de mise. Dissonances, petites mélodies bien senties, ambiances variées, bons gros riffs simples et efficaces (Ashes/Dust) et un titre acoustique pour terminer ce disque, tous les ingrédients pour passer un bon moment sont réunis. Si à mon sens, le grain déjanté du premier titre aurait mérité de se glisser au sein de toutes les compos, le hardcore résolument noise de 108 est d’une facture remarquable, et ce n’est pas le titre Mannequins, point culminant au milieu du disque selon moi - avant la déferlante Forever Is Destroyed nihiliste à souhait et rampante - qui viendra entacher ce disque.

 

Ce type de format ne permet pas vraiment d’erreurs, mais la prise de risque de proposer un album aussi court et intense - sans pour autant être dense, grâce aux choix esthétiques sur la prod, assez ouverte et brute - est bien assumée. Tout y est à-propos, et la brièveté de l’album donne plus envie de le remettre en boucle que de passer à autre chose. Si le départ de leur frontman aurait pu tordre définitivement le cou du groupe, on sent une fougue et une envie de vivre qui ressortent de cet album. Comme une lutte pour respirer et faire valoir leurs droits, avec la plus belle manière qu’ils aient trouvée : faire un bon gros foutoir sonique, mais avec classe et sincérité.

photo de Viking Jazz
le 21/10/2010

1 COMMENTAIRE

cglaume

cglaume le 22/10/2010 à 13:21:47

(18.61 vient en effet du verset 61 de la 18ème section du Bhagavad Gita, un des principaux textes sacrés indiens, comme le souligne également l’artwork)

Dans ce cas il faut parler d'Hindouisme, pas de Bouddhisme ! ;)

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