A Oratos - Ecclesia Gnostica
Chronique CD album (42:45)

- Style
Nicolas Flamel Black Metal - Label(s)
Les Acteurs de l'Ombre Productions - Date de sortie
19 janvier 2024 - Lieu d'enregistrement Studio Henosis
- écouter via bandcamp
Alors que la majorité des oreilles sont tournées, à raison, vers le Nature Morte de Pénitence Onirique, à pas de velours A/Oratos pointe le bout de son nez en ce début d’année avec son premier album Ecclesia Gnostica. Quelques-uns de mes informateurs m’avaient discrètement mis en alerte concernant cette sortie. On est en présence d’un schéma assez classique de la part des Acteurs De L’Ombre, A/Oratos a publié de manière indépendante et numérique un EP en 2019, Epignosis, qui a attiré l’attention des décideurs du label nantais. On y retrouve des têtes connues, en particulier Aharon (Griffon, Geisterfels…) à l’origine du projet, mais aussi le batteur Romain Gudet (Catubodua…).
Dès les premières secondes, l’auditeur est plongé en terrain connu : Black Metal mélodique, chant en français, clair et saturé, structures sophistiquées, rien de bien neuf sous le soleil de Satan, A/Oratos se montre être un élève appliqué. Echaudé par le pétard mouillé Amer de Moonreich, il y avait un je ne sais quoi qui me retenait de goûter pleinement les nombreuses qualités de Ecclesia Gnostica, malgré son apparent classicisme. Mais les écoutes successives de Nature Morte et de De Republica m’avaient replacé dans des conditions favorables. Alors, oui répétons-le, A/Oratos n’est pas le parangon d’originalité, mais le savoir-faire de Wilhelm, à l’origine du projet, lui permet de le faire vivre avec passion et rigueur.
Le groupe se présente comme une formation gnostique et les textes se mettent parfaitement au diapason du contenu musical, qui pousse dans ses derniers retranchements les concepts chers à l’Art Noir de destruction pour mieux reconstruire, dissolution et recréation, solve er coagula. Que cela soit au niveau des textes que des lignes de chant, quasiment toujours compréhensibles, mettent en avant ces aspects occultes et magiques, tirant son inspiration des treize codex de Nag Hammadi et des travaux des alchimistes, plutôt que des cendres de la stavkirke de Nidaros.
A/Oratos signe ici un premier l’album d’une rare intelligence, entre opacité et circonvolutions métaphysiques vers une superconscience.
1 COMMENTAIRE
Thedukilla le 17/06/2024 à 18:29:09
J’allais prendre la défense du Amer de Moonreich, et je me suis rendu compte qu’à aujourd’hui il ne m’en restait absolument rien…
Merci pour la découverte, ce sera dur de le départager avec les P.O et Griffon.
Allez, petit avantage Griffon, ne serait-ce que pour « L’Homme du Tarn ».
AJOUTER UN COMMENTAIRE