A.c.o.d - Another path

Cette pochette a quelque chose d'antique.

Oh non, pas ses colonnades. Ni le violet en arrière fond, j'viens de faire ça dans ma cuisine : ça fait moderne.

L'ambiance avec sa lumière un peu lourde, crasseuse et brumeuse a des relents antiques, datant d'au moins 25 ans. Quant à la finesse de l'illustration on est dans la même fourchette.

Pour la musique, il y a un défi de taille. Dans le monde d'aujourd'hui on aime bien tout ranger dans des cases, ça fait même bander des pervers (souvent bibliothécaires) : cette fois on ne peut pas.

C'est du métal au sens large, si on ne veut pas s'encombrer.

C'est du métal avec du thrash, avec des influences death, avec d'autres parfois symphoniques, d'autres avec des restes -core pour être plus précis.

C'est en tout cas un joyeux bordel magnifiquement organisé. Une sorte de nouvelle case au milieu d'autres.

Le résultat est engageant lorsque le lancement d'"Another Path" se fait avec le titre du même nom. Le morceau déboule à toute vitesse avec un sample sympho rappelant un Septic flesh light ou un Dagoba (avec un peu moins de moyens).

Sur le second morceau c'est un son clavier qui aère l'atmosphère (pour un rendu toujours aussi rapide).

A.c.o.D n'est pas toujours facile à suivre. Les enchaînements surprennent, les cassures se succèdent avec plus ou moins de ravissement (le moins étant l'arrivée abrupt du solo de guitare sur "Abuse me"). Mais les effets de mauvais goût ou même maladroits sont très rares...voire quasi-inexistants. 

20 minutes c'est long quand c'est chiant, mais extrêmement court quand l'instant est bon. Ces 5 morceaux en sont l'illustration puisqu'un fan de métal ne devrait pas avoir à regarder à regarder sa flik-flak tant le rythme est soutenu.

Personne ne tire son épingle du jeu dans cet EP qui se veut massif, tonitruant (à en juger certaines retombées sonores).

Il y a bien un petit côté surfait par le chanteur dans l'enroulade des syllabes sur "Unleashed the fools" (pour LE passage acoustique de l'album), mais le reste est impeccable.

Les reproches ne servent qu'à noircir cette page web puisqu'on se prend à écouter sans reflechir, en bref : se divertir.

Puis, une fois n'est pas coutume sur Coreandco, le nom de Dagoba est suivi d'un compliment. Le chanteur de ce groupe, derrière les manettes pour relancer A.c.o.D qui entame une nouvelle vie (et un nouveau line-up) après deux albums, fait un excellent travail. Avec puissance et finesse. 

Du positif près du nom de Dagoba

Un ch'ti qui dit du bien de marseillais.

Décidemment ce groupe avec ses élements empruntés au classicisme du metal provoque des choses étranges.

A commencer par du plaisir vitaminé pour ses auditeurs.

Tookie

le 08/10/2014