Alkhemia - Abraxas
Chronique CD album (38:49)

- Style
Black Metal - Label(s)
Malpermesita Records - Date de sortie
29 mars 2024 - Lieu d'enregistrement Nebiros Studio (enregistrement), Studio La Crypte (mastering)
- écouter via bandcamp
Adeptes de sombres méfaits musicaux des Hauts-de-France, vous avez sans nul doute déjà porté votre attention sur la seconde édition du Battle In The Nord Fest qui se tiendra le 25 janvier prochain à Wattignies, dans la banlieue de Lille. La prog’ bien troussée (au menu notamment Serpents Oath, Pensées Nocturnes, Malcuidant, Ecr.Linf, …) est proposée par Alkh Association. Il ne faut pas très longtemps pour trouver des connexions avec le groupe lillois de Black Metal Alkhemia.
Voyant le jour il y a quatre ans en plein confinement à l’initiative de James Spar, frontman de In Hell jusqu’en 2022, ce projet s’est renforcé avec Quentin "Marbas", guitariste de Malcuidant, Anthony "A.S.A." à la basse, par ailleurs chanteur de Azziard, Alex Josien à la batterie et Maxime "Le Prince", gratteux d’En finir… dont je recommande l’EP 4 titres Résigné, spécialement le morceau "Seul". On y trouve la même teinte glaçante à la guitare…
Alkhemia a sorti ce printemps son premier-long format Abraxas chez Malpermesita Records, que vous connaissez peut-être pour avoir déjà soutenu la sortie de Serpent, deuxième effort de Blóð. Composé par "Le Prince", habillé de paroles orwelliennes par James et appuyé à la production par deux figures du Black Metal belge (Nebiros pour l’enregistrement) et français (Clément Flandrois ex Hyrgal et le Studio La Crypte pour le mastering), ce premier méfait impressionne par sa consistance et sa noirceur mêlée à de fortes vibrations norvégiennes. Cela s’entend dès le premier souffle de "Homoprescence", dont on a doit reconnaitre la force d’exécution autant que la force de suggestion et d’émotions durant ses quelque 10 minutes, spécialement le passage traversé par des chœurs samplés en background avec un grand soin (6e-7e minutes). Un morceau très fort et poignant qui ne trouve d’équivalent qu’avec l’autre grosse tartine réfrigérante que représentent les onze minutes de "Primaeval Pantheons". Deux titres, deux quasi modèles du genre à destination de ceux qui se targueraient de sonner très « trve ». Les morceaux plus ramassés que sont "Toxikon" et "Transhumanization" (sublime mélodie des 2e et 4e minutes…) ne desserrent pas un instant l’étreinte. Sensibles au shriek maitrisé de James, vous demeurerez sans nul doute captifs d’une atmosphère froide et ennuagée, hostile et oppressante à souhait. Le désespoir et la rage finissent par prendre le dessus lorsque arrive l’outro "Reminiscence Quintessence", martyrisée par la batterie d’Alex.
Avec Abraxas, Alkhemia est donc l’auteur d’un début solide, notamment grâce à un bon équilibre entre parties lentes et passages matraqués. Voilà le genre de proposition qui renouvelle… non, mieux… renforce notre confiance en la qualité et la densité de la scène Black Metal française.
[merci aux collègues de Satan Bouche Un Coin pour leur interview, duquel j’ai pu extraire d’utiles informations]
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