Ampools - puzzle

En ce moment, c'est cool de jouer du punk hardcore bien rock'n'roll ou de l'émo. Qu'est-ce que vous voulez ma bonne madame, c'est les jeunes, vous savez... de nos jours, c'est la mode d'avoir un groupe de rock! Et puisque c'est cool de jouer du punk hardcore bien rock'n'roll ou de l'émo, eh ben les jeunes d'Ampools, ils se sont dit qu'ils allaient faire les deux à la fois. Et du coup, puisque c'est à la mode d'avoir un groupe de rock, ils ont décidé de faire les choses bien. Et c'est peu dire, parce que ça rouste quand même pas trop mal!

On navigue donc entre des bons passages bien pêchus pouvant rappeler le fantôme de Refused à notre bon souvenir et des grandes envolées émotionnelles pas dégueulasses plus dans la veine de trucs comme Poison the well. Le son est très bon, bien compact et abrasif (j'ai toujours rêvé d'utiliser cet adjectif dans une chronique), masterisé par A. Douches, lui-même responsable des sons de The Dillinger escape plan ou Mastodon... ça en impose... Les compos, quant à elles, tiennent la route de bout en bout. On se mange successivement des petits rifsf rock arrangés au poil (« dégoût exquis »), des bons gros riffs punk qui n'ont pas oublié de nous faire bouger la tête (« à sens unique », « vers la fin »), des mélodies tordues et à fort potentiel émotionnel (« convergence »), et quelques originalités métalliques (les gros blasts de « dégoût exquis »), le tout très bien joué avec ce qu'il faut de patate... Bon après, tout n'est pas toujours très bon non plus (solo kitchissime sur « l'avant et l'après »), pas encore très mature mais il faut que jeunesse se passe comme on dit. Mais alors pourquoi la sauce ne prend-elle pas? C'est ce que je me suis demandé à peu près dix secondes avant de trouver la coupable: le chanteur! Non pas qu'il soit vraiment trop mauvais; son problème viendrait plutôt du fait qu'il en fait trop, mais alors beaucoup trop: phrasés punk, voix écorchées, chant plus ou moins clair, etc. Et c'est bien joli de vouloir taper dans tout les registres mais encore faut-il savoir le faire bien. Alors si les parties hurlées sont tout juste acceptables, les parties chant clair sont dans la majeure partie des cas assez peu appropriées voire même tout simplement ratées. Il y a quelques bons moments dans ce registre (les petites touches punkisante sur « derrière ») mais la plupart du temps, ça se démarque trop de la musique et sonne carrément faux (« l'avant et l'après », les relents néo métal sur « les mains sales »). Tout ça est d'autant plus gênant que le chant est vraiment mis en avant. Autre point qui m'embête avec le chant: les paroles, en français, sont bien limites, un peu dans l'esprit des trucs d'Amanda Woodward, Gantz en beaucoup moins bien écrites (déjà que je suis pas fan de ces groupes).

Bon j'ai un peu tartiné sur le chant mais à mon avis, il tire vraiment certaines chansons par le bas et semble parfois jouer contre sa propre équipe... Et ça s'entend. Même chose pour la note qui en prend un coup (en oubliant la moitié des parties chantées du disque, on peut facilement lui rajouter trois points). Dommage. Pochette bien jolie au passage.

Swarm

le 10/03/2007