Andromede - Hero-In

Chronique Maxi-cd / EP (13:34)

chronique Andromede - Hero-In

Il faut qu’on m’explique…

Qu’on m’explique ce qu’il se peut passer dans la tête d’un groupe qui sort son premier EP. J’imagine. C’est clair, après 6 mois – 1 an de composition, de répètes, de prises de tête à jouer dans des bars et des fêtes de la musique douteuses, on se dit : « bon, on arrête les frais, on passe la vitesse supérieure. On tente le coup ». Et donc un EP dans un vrai studio, pas sur le vieux Cubase du pote jazzeux qui fait du balloche. Une fois l’objet tant escompté en main, on se dit : « allez, faut se faire connaître maintenant, parce que là, il n’y a plus de raison qu’on en reste là et puis dans deux mois, on fait une tournée ». Non, mais là, je vous arrête tout de suite, les choses ne sont pas aussi simples, bien malheureusement… Même si je peux très bien comprendre la logique.

 

On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Je ne pense pas détenir la pierre philosophale du rock’n’roll non plus. Mais toujours est-il que je suis doté de deux oreilles et d’un clavier AZERTY. Quand j’écoute les chansons de l’EP d’Andromede, je me dis que le groupe est tout simplement hors sujet.

« Dis moi », premier titre de Hero In, me fait penser à du Nicola Sirkis qui chanterait sur la pire instrumentation de U2. Le reste de l’EP révèle un groupe de rock français (ça y est, le mot est lâché !) qui n’a pas su digérer la pop française des années 1990 sans en transpirer ses pires côtés variétés. La trame des chansons est irrémédiablement un copié collé du cliché pop rock trop frenchy pour être honnête (Téléphone n’a pas laissé que des bonnes choses). C'est connu comme le loup blanc, faire des paroles en français est un exercice difficile, mais là, les textes sont dignes d’une adolescente dépressive à la différence près qu’il n’y a pas de lol (exemple : « si ton sourire ne coûte pas très cher / sur moi il donne de la lumière »).

Je reste certes subjectif en apparence, mais Andromede ne peut se targuer avec Hero In d'avoir un disque qui lui permette de passer le cap vraisemblablement fixé. Sans parler d'air du temps ou de mode (ce que j'ai tendance à mettre de côté lors d'une première écoute), il est évident que ce disque souffre d'un manque flagrant de personnalité et de recherche musicale. Pas mauvais élèves (ni bons non plus), Andromede fait mine de maîtriser son sujet avec une production propre et tout de même travaillée. Un brin d'herbe qui cache la jungle.

 

On pourrait penser que le fait de chroniquer du rock français sur COREandCO est résolument voué à l'echec. A quand une chorale tyrolienne chroniquée sur Metallian? Mais pas forcément, quand on lit "hardcore metal rock et leurs dérivés" en tête de gondole, il est question d'ouverture d'esprit. COREandCO est aussi VOTRE webzine, celui des petits groupes qui n'ont pas d'autre tribune. Je sais que la France est une terre qui regorge d'infiniment plus de bons groupes indépendants que ce que certains blasés peuvent dire. Mais quand on prête une oreille à Andromede, on est amené à penser que le groupe ne fait qu'apporter du grain à moudre au moulin de ces détracteurs du rock en France.

 

Quand j’étais à l’école et que je faisais une dissertation, un hors sujet me valait d’office un 5/20 et copier sur mon voisin me valait direct une heure de colle. Alors, si je suis amené à croiser le groupe un des ces jours à la récré, je ne les balancerai pas aux pions, mais je suis sûr que je ne les prendrai pas dans mon équipe de foot non plus.

 

photo de Geoffrey Fatbastard
le 29/08/2011

1 COMMENTAIRE

cglaume

cglaume le 29/08/2011 à 12:47:02

Album manifestement foireux (je parle sans avoir écouté) mais chronique sympa ! :)

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements