Aro Ora - The Twelfth Hour

Chronique CD album

chronique Aro Ora  - The Twelfth Hour

On en apprend tous les jours, et en termes de gentilé on n’est jamais au bout de nos surprises. Après avoir reçu l’étendue de mon inculture en pleine gueule lorsque j’ai appris que les habitants de Saint-Cloud et de Saint-Brieuc s’appelaient respectivement les Clodoaldiens et les Briochins, voilà-t-y pas que Tours affuble ses administrés du nom de Tourangeaux/-elles. Eh, il y a si peu de groupes de metal dans ce coin, comment je suis censé savoir un truc pareil avant qu’on ne me confie la chronique d’un album de par chez eux ?

 

Surtout qu’en termes de sous-catégorisation, franchement y a pas : Aro Ora s’est encore plus fait plaisir que Cglaume quand il doit définir le sous-genre des skeuds qu’il chronique. Ainsi s’entremêlent death metal moderne, metal atmosphérique et prog pour affirmer la nouvelle formule de la formation tourangelle, du line-up – qui a vu Quentin Dabouis (Chrones) et Clément Douam (First Draft, ex-Chevalien) se greffer derrière le mic et à la basse – à l’identité musicale. « Après un gros bloc de plus d’une heure [Wairua, leur premier LP, 2019, ndlr], voilà un album plus court, plus efficace et plus lourd. Moins de technique, plus de rythmique », dixit le communiqué sur la sortie de The Twelfth Hour.

 

Effectivement, l’album s’avère pauvre en soli, mais encore heureux qu’on ne juge pas la technicité d’un album qu’à l’aune de ça ! Chacun des musicos du projet tient parfaitement son rôle, du blast beat au riff ravageurs, comme sur les lignes de basse bien rehaussées. En termes de rythmiques, Aro Ora ne nous a certainement pas menti, en offrant par-ci par-là des touches djenty à ses compos dans le plus strict respect de ses influences envers TesseracT (« In Sheer Luck Lays No Hazard »). Et raaah, enfin du guttural un minimum compréhensif ! Quentin Dabouis exploite aussi bien ses cordes vocales sur le chant clair que le saturé, en lui offrant des inflexions brutes qui ne manquent pas d’intensité (« Anger and Love »).

 

Après tout c’est le minimum syndical pour offrir toute sa profondeur à un album à textes. Oui oui, du death metal à texte ; encore plus improbable que le virage de Behemoth dans le metal chrétien, pourtant Aro Ora l’a fait ! « C’est un album qui parle de lutte sociale, de privilège, de mort et d’amour dans la lutte. Un morceau comme "To Die A Pacifist" questionne la non-violence à travers le paradoxe de l’intolérance » abonde Clément Douam. Tandis que le titre « The Twelfth Hour » souhaite questionner la manière dont atténuer le désastre une fois passée l’heure fatidique. Je vois d’ici Bergson mosh piter du fond de sa tombe.

photo de Aldorus Berthier
le 25/03/2024

4 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 25/03/2024 à 09:21:54

C'est donc du Pro[g]dern Atmodeath palindrome, easy :D 

Seisachtheion

Seisachtheion le 25/03/2024 à 10:11:57

Excellent batteur, qui joue également dans Vestige, jeune groupe très prometteur.

Moland

Moland le 25/03/2024 à 10:15:39

Et First Draft, chroniqué et interviewé chez nous.

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 26/03/2024 à 21:53:05

Décidément laulaume, tu as tout à m'apprendre...

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