Austere - Corrosion of Hearts
Chronique CD album (56:51)

- Style
DSBM / Atmoblack - Label(s)
Lupus Lounge - Date de sortie
28 avril 2023 - écouter via bandcamp
2009…
2009, c’est long…
2009 était l’année de To Lay like Old Ashes, la dernière offrande des Australiens d’Austere avant de rentrer en hibernation, jusqu’à ce que Mitchell Keepin (alias Desolate) et Timothy J. Yatras (alias Sorrow) décident de reprendre du service en 2021. Certes ils ne sont pas demeurés inactifs pour autant, à l’instar de Sorrow qui s’investit depuis 2013 dans le duo Autumn’s Dawn, mais ce retour peut tout à la fois réjouir et interpeller.
Ce silence leur a sans nul doute permis de devenir une référence forte de la scène australienne, quelques nuances qu’ait prises depuis le Black Metal défendu à l’autre bout du globe : dépressif – souvent –, mélodique, atmosphérique, cascadien, post- … Mais comment se positionne alors ce nouveau Austere, Corrosion of Hearts, sorti le 28 avril dernier chez Lupus Lounge, tandis que son pays ne l’a pas attendu pour offrir bien d’autres propositions, nées d’un élan collectif ou d’un effort individuel ? D’aucuns pensent sans doute à Woods of Desolation, mais les impétrants de talent sont nombreux : Advent Sorrow, Lost in Desolation, Forest Mysticium, Wagrond, la formation Claret Ash (avec son Worldtorn : Anemoia) ou encore dernièrement le projet solo Bleeding Sorrow (écoutez le superbe titre "Surge" de leur dernier album Drowning…) !
Même si le son global et les riffs semblent dénoter des prod’ précédentes par une froideur encore plus marquée et « corrosive » justement, saisissante sur le premier et meilleur titre de l’album "Sullen", on reste dans le pur respect des canons du DSBM, avec ses longues plages rythmiques, répétitives et entêtantes, ainsi qu’avec ses complaintes vocales, si propices à nous enrubanner l’esprit de sentiments mêlant tristesse, négativité, voire désespoir. Ces sentiments effleurent à vif sur la seconde (belle) proposition "A Ravenous Oblivion" qui m’a fait beaucoup fait penser à ce que Fluisteraars nous offre en ce moment à écouter !
Puis, c’est alors que le DSBM se fait sur la seconde moitié de ce Corrosion of Hearts, moins captif, moins prenant, plus convenu, moins original. Il faut dire que d’autres formations européennes se sont positionnées. "The Poisoned Core" m’a, par exemple, beaucoup fait penser au Black / Post-Metal des Polonais d’Hegemone. A moins que cela soit l’inverse… Peu importe. Quant à l’ambiance générale et les refrains du dernier titre "Pale", ils sont par trop ressemblants aux deux premiers segments de l’album. La boucle semble bouclée, mais elle est l’est sur une once de paresse dans la composition.
Notons la présence, dans l’édition Deluxe, du cover de Type O Negative ("Burnt Flowers Fallen"), joliment exécuté.
Quelque peu cristallisé sur ses positions, le duo Austere nous revient avec un travail musical tout à fait plaisant, qui rassurera les fans de longue date, autant qu’il réorientera le regard de jeunes fans du genre vers ce finisterre mésestimé du Black Metal mondial.
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