Avalanche - Interstellar Movement
Chronique CD album (32:31)

- Style
sludge / thrash - Label(s)
Wooaaargh - Date de sortie
14 juin 2019 - écouter via bandcamp
Prenez Dave Mustaine et Quorthon, faites chanter sur un mélange de Voivod et de High on Fire baigné dans du sludge bien crade, secouez au rythme imposé par une batterie rageuse, vous obtiendrez Avalanche, un groupe mixant avec brio thrash expérimental nerveux et sludge rampant. Servi par une production tout droit sortie des années 90, ces Autrichiens signent avec « Interstellar movement » un album relativement court (32 minutes) qui paradoxalement, prend son temps. Les 2 premiers titres s’écoutent d’une traite, puisque « Frequencies below zero » fait en réalité office d’intro à « Drake equation ». Les riffs semblent simples, presque banals, les motifs se succèdent au trot, vitesse adéquate pour du headbanging de bon aloi, bien campé sur ses appuis. Et pourtant, dès son rythme de croisière atteint, l’album ne lâche plus l’auditeur, il l’entraîne d’un riff à l’autre, et surtout, d’un morceau à l’autre. Ceux-ci se succèdent avec fluidité pour constituer un ensemble monstrueux et protéiforme. Chacun d’entre eux ne s’éternise pas (4 minutes en moyenne), mais écoutés les uns après les autres, ils balisent un chemin tortueux sur lequel se dressent moult embûches, en forme de ruptures de tempo, de motifs, d’atmosphères. Témoin, le titre éponyme, « Interstellar movement », qui passe d’une ambiance chaloupée à la rage du thrash sans qu’on ne s’en rendre compte. La magie de cet album tient dans l’enchaînement de ses titres, qui embrassent le spectre large mais bien balisé des territoires qu’il explore, comme le démontrent les 3 titres suivants : « Missing signal » joue la carte du troupeau d’éléphants sous ecstasy tandis que « 3C273 » illustre le côté rentre-dedans de leur sludge rampant et pêchu à la fois. Enfin, « Voyager’s fault » abat la carte du thrash sidéral et épique, notamment grâce à son solo final.
On pourrait croire, à la première écoute, que les Autrichiens ont torché leur album, l’expédiant d’un titre à l’autre en à peine une demie heure. On peut en réalité l’écouter comme une pièce unique, un long reptile qui déroule ses anneaux aux écailles multicolores. Mélodies sales et malsaines, riffs efficaces et badass, ruptures bienvenues, le tout traîné dans une bauge radioactive. Résultat : un 1e album plus que réussi qui place Avalanche parmi les groupes atypiques à suivre de près.
1 COMMENTAIRE
Pingouins le 25/02/2022 à 09:24:03
Ah ça me donne envie de ressortir FF7 des placards ce nom.
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