Carivari - Reset
Chronique CD album

- Style
Indus Grind HxC - Label(s)
No Good To Anyone Productions - Sortie
2021
écouter "There Won't Be Answers"
CARIVARI :
1. Charivari, bagarre.
2. (En particulier) Bruit tumultueux d’ustensiles et de sonnailles que l’on fait ordinairement à ceux qui convolent en secondes noces, insulte qu’on leur fait à moins qu’ils ne donnent des étrennes aux jeunes gens.
Parfois une simple recherche étymologique rapide renseigne sur un combo.
Ainsi la musique de ces Niçois répond parfaitement aux définitions précédentes.
Reprenons quelques éléments du dictionnaire.
Charivari :
Oui l'expression de Carivari est bruitiste et violente. Un mélange d’indus totalitaire à la Ministry, déviant fugacement sur la Hard-Techno (le morceau "Reject them"), de thrash urbain et de Grind suicidaire. Toutefois la puissance n’est jamais laissée de côté. "Trapped Between 2 Mirrors" ne met donc pas bien longtemps à débouler avec des éléments de Grindeux ayant bouffé un marteau piqueur. Les chants hurlés aux chœurs parfois scandés défriseront n’importe quel fan d’ambiance cosy et de cocktails avec un con de parapluie en papier planté dedans.
Le riffing est gras et syncopé juste ce qu’il faut. Il se fait parfois aussi ambiancé ("Democratic Rapes"). Car Carivari soigne assurément son atmosphère oppressive comme sur le dernier tiers de "There Wont Be Answers".
Bagarre :
Avec l’utilisation adroite de quelques samples rappelant encore les meilleurs Ministry, le propos de Carivari n’est pas juste bruitiste. Il est politique à n’en pas douter. Du moins, il pointe l’absurdité moderne de notre environnement.
En cela, l’album donne des envies de violence et de destruction pour reformater le système. Certains breaks sont revêches, oui, faisant penser parfois à des amateurs s’amusant dans leur home studio. Mais l’astuce est parfaitement calculée.
La volonté est limpide : le monde est binaire, nous en sommes ses rejetons, à la fois charnels et déshumanisés. Ou alors je me plante et le propos est juste woke.
Bruit tumultueux d’ustensiles et de sonnailles… insulte... :
Reset est un sacré bordel, en effet, mais parfaitement organisé.
Les différents éléments composant ce cauchemar d’album sont ainsi judicieusement agencés pour éviter la redondance sidérurgique et électronique. Le tribal "Danse Macabre" renvoie ainsi encore à la dualité de notre période comme une émeute primitivement humaine survolée par un drone déglingué.
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