Cerebral Rot - Excretion of Mortality

Chronique CD album (47:29)

chronique Cerebral Rot - Excretion of Mortality

Sur le papier, ce nouvel album de Cerebral Rot compte plusieurs atouts pour séduire les amateurs de death metal catégorie “boucherie/charcuterie ne répondant pas aux normes sanitaires” en cette année 2021. Au premier rang de ceux-ci, nous trouvons la pochette. Dessinée dans un style gore naïf à dominante baroque, elle a l'immense mérite de nous faire deviner que la finesse, l'élégance et l’hommage musical à Ronsard ne seront pas au rendez-vous. Deuxième point, la présence du groupe sur le label 20 Buck Spin, dont le catalogue d'excellentes sorties depuis quelques années frôle l'indécence, aurait tendance à nous donner un a priori sacrément favorable. Et là c'est le drame, parce que c'est un peu raté. 

 

La recette est pourtant efficace et éprouvée : imaginez un death metal majoritairement mid-tempo auquel vous ajouteriez une voix caverneuse qui charrie des grumeaux, des guitares accordées très bas et une batterie légèrement couverte de réverbération, et le tour devrait être joué. Ne nous trompons pas, cet album n'est pas foncièrement raté ou mauvais, les mélodies suintent parfaitement la maladie, les riffs lents et dégueulasses  pourraient refiler la peste à toute l'Europe, la voix vomit les grands thèmes chéris du genre, qui tournent, pour résumer, globalement autour de viscères, de putréfaction, de cadavres, et de non-respect des gestes barrières (pour schématiser). Le cahier des charges est parfaitement rempli, mais une fois lancé, rien ne se dégage vraiment du bouillon de chair humaine en décomposition que Cerebral Rot nous a concocté ici. A titre de comparaison, rien ne distingue dans l’absolu cet album du Steeping Corporeal Mass de Fetid qui pourtant, avec exactement les mêmes ingrédients, nous fournissait une production nettement plus entraînante et consistante, mais ici, et c’est tout à fait subjectif, il ne se passe pas grand chose. Ni l’ambiance, ni les compositions au groove -volontairement - brinquebalant ne parviennent à donner suffisamment de relief à l’ensemble. 

 

Il ne faut pas cependant que cette chronique à l’enthousiasme tiède ne dissuade les amateurs du genre de jeter une oreille attentive à cette production à laquelle je n’aurais dans l’absolu rien de rédhibitoire à reprocher, mais je préfère passer mon tour et m’abstenir en prenant plutôt un morceau de tofu que ce bout de bidoche un peu indigeste.

photo de Marc
le 18/08/2021

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 18/08/2021 à 19:08:26

Entièrement d'accord avec la chro: du très très b(eau)of.

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