Church Of Misery - And Then There Were None...

Chronique CD album

chronique Church Of Misery - And Then There Were None...

Nouveau départ pour le combo nippon amateurs de serial-killers suite à moult changements de line-up depuis plusieurs années, laissant comme seul rescapé leur bassiste, unique membre d'origine ayant encore la foi de porter le groove et le fuzz vers l'occident. Tatsu Mikami le bien nommé, a donc fait une petite virée aux USA pour dégoter un line-up en or pour l'aider à compléter ce nouveau disque, jugez plutôt: le batteur d'Earthride, le guitariste de Blood Farmers et surtout le chanteur de Repulsion ! Celui là même qui n'avait pas chanté sur un disque depuis le cultissime Horrified sorti en 1989. Alors, quid de cette nouvelle recette ?

Et bien rien de neuf, rien de diététique, rien à jeter. On a le droit à la même formule gras de friture et coca, mais sans la petite touche de wasabi pourtant typique de la folie de Church Of Misery. On sent que toute la composition vient depuis toujours depuis un seul homme qui ne se met pourtant pas plus en avant que ça (il faudra attendre le dernier morceau pour entendre sa fameuse wah). Les riffs sont reconnaissables entre mille ("Hell Benders" "River Demon"), même si la redondance est de mise dans ce style (l'intro hommage à "Iron Man" sur "Make Them Die Slowly"...). Mais il manque le côté déjanté, vivace, hippie-protopunk camé qui leur allait si bien !

On n'en retient au final pas grand chose, comme si cet album était un peu là pour qu'on n'oublie pas l'existence du groupe malgré ses problèmes de personnel. Et ce n'est finalement pas le coup de poudre aux yeux du line-up (impressionnant sur papier entendons le) qui changera la donne. Les nouveaux blancs becs font le boulot assurément, mais sans plus. Il est certes plaisant de retrouver Scott Carlson dans un registre complètement différent que celui du proto-grind de Repulsion, mais sans le savoir on pourrait croire que le groupe n'a jamais changé de chanteur tant les similitudes vocales sont proches entre tout leur beuglards. A la limite je pourrais donner un gros bémol à l'ensemble de l'interprétation, qui est d'une mollesse peu commune pour le groupe japonais. Ça se traine un peu le cul sur l'ensemble du disque, seul le très bon "River Demon" en milieu de parcours redonne du peps au reste des compos qui groovent lassement (un peu à la Earthride finalement).

Bon pour faire bref ce disque Church Of Misery VS America c'est un peu le mélange de Gaki No Tsukai et du Jerry Springer Show. Sur le papier on se dit que le potentiel est là, qu'en plus des sketchs et de l'humour nippon on va avoir du bon gossip ricain dégueu qui tourne en baston avec des obèses cocus (pour satisfaire notre côté voyeur/sadique). Et puis finalement on commence par rire jaune (désolé) pour finir dépité de ne pas avoir vu une seule clé de bras des mecs de la sécu. Bref on déchante vite et on passe à autre chose malgré toute la sympathie qu'on puisse avoir pour ce groupe qui détruit les nuques depuis des années à grands coups de riffs et de groove. Les serial-killers se font vieux et on espère que le groupe retrouve sa soif de sang s'il ne veut pas se transformer en Hospice Of Misery.

photo de Viking Jazz
le 09/03/2016

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