Crowpath - Red On Chrome

Chronique CD album (30:00)

chronique Crowpath - Red On Chrome

La Suède. Ce beau et grand pays froid où il n'y a, apparemment, rien d'autre à faire que de réinventer des styles musicaux, repousser la technique, rendre ultra-crade ce qui est déjà crade, bref pousser au bout ce qui rend un style intéressant. Car s'il y a bien des produits d'exportation que la Suède maîtrise c'est le grind, le hardcore ou encore le metal extrême, dont les fondements respectifs doivent souvent beaucoup à des groupes venus du froid. Et parmi tout cela, il existe un groupe né dans la foulée des Nasum et autres émules du genre, et resté, depuis, un peu en retrait de ses confrères, j'ai nommé: Crowpath. Découvert sur le tard, pour ma part, lors d'un concert parisien, c'est à rebours que je me suis penché sur la discographie du combo de Malmö avec, d'abord l'excellent Son Of Sulphur paru en 2005, et je me permets donc de rattraper mes lacunes en parlant de son grand frère et non moins mauvais Red On Chrome sorti il y a 4 ans déjà.

 

Dès les premières notes de "Hellbound" on comprend à nouveau. On comprend pourquoi s'enfiler un skeud de Crowpath peut être à ce point jouissif: ce son de gratte bien gras, ce joyeux bordel rythmique au jeu désarticulé si particulier, ces riffs qui, sans être révolutionnaires, sonnent toujours comme il faut. Bref, c'est toujours une mise en place du chaos personnifié que nous propose Crowpath, et dieu que c'est bon! Même s'il ressort un peu moins d'originalité sur cet album que sur son successeur (où l'on avait droit à des morceaux sortis de nulle part comme "Children of Boredom") on a quand même droit à un festival de roulements de clochettes avec riffs dissonants en règle ("The Suburban Plague") et à des bijoux d'efficacité en matière de poutrage comme "Bastard City". Il semblerait qu'à cette période ils n'avaient pas encore décidé de nous sortir ce son de caisse claire digne d'un bidon en tôle; clarifiant tout de même un peu l'ensemble, je trouve, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose. Il n'empêche que ça grinde toujours autant sans pour autant blaster pendant 2 minutes sans discontinuer, et ce foutoir organisé comme la nuit de dépucelage d'une jeune nymphette (ou pas...) nous bringuebale joyeusement d'une rythmique à l'autre, d'un riff tordu à un autre type rouleau-compresseur, d'un univers oppressant à une tornade dérivant tous azimuts. On en prend vraiment plein la gueule toutes les 30 secondes et c'est du pur bonheur. Le morceau éponyme, le "Low Master Piece" de l'album, comme l'était "End in Water" pour Son of Sulphur, est une merveille de lourdeur nauséabonde et de riff poisseux: on se croirait dans un putain de marécage visqueux à la profondeur insondable (la basse me vrille encore les tympans). Et l'enchaînement avec "Kings Among Cockroaches" n'en est que plus appréciable tellement ce titre regorge de plans divers et variés et nous malmène durant ses 3 minutes (un des plus longs de l'album); ça c'est du masochisme ma gueule !

 

Pour conclure je ne peux que vous inciter à vous pencher sur Crowpath et toute sa discographie, avis aux fans de grind suédois « nouvelle école » très très tordu et sans aucune règle. Ou alors à vous que Nasum ou Gadget file une légère érection mais qui souhaiteriez un petit « plus » supplémentaire histoire de passer le cap de la demi-molle... Mieux qu'un viagra périmé: écoutez Crowpath. Maintenant.

photo de Mat(taw)
le 07/11/2007

4 COMMENTAIRES

Sam

Sam le 08/11/2007 à 12:15:52

arrrrrrrrggggggg!!!!!!! Plaisir cette chronique, cet album est totalement incroyable! Et je préfère le son de "Red On Chrome" à celui de "Son Of Sulphur". Aie aie aie mal à la tête mais comme ça fait du bien :)

mat(taw)

mat(taw) le 08/11/2007 à 14:03:46

jpense que tes quelques lignes auraient suffi à faire une chronique Sam ;) bien résumé.

Sam

Sam le 10/11/2007 à 08:07:07

hahaha en fait je me suis complètement planté, c'est pas vraiment ce que je voulais dire, c'est même l'inverse: je trouve le son de "Son Of Sulphur" bien mieux géré que ce "Red On Chrome", mais pour moi la déflagration ultime reste les 6 premiers titres de la compilation "Old cuts and blunt knives"! Leur meilleur son et des riffs démentiels! (écoutez donc le titre "Twenty Years Delayed Abortion" ça tue tous les autres groupes de mathcore!). D'ailleurs, une chronique prévue pour celui-ci? :-)

mat(taw)

mat(taw) le 10/11/2007 à 12:12:36

et bien le champ est libre mon ptit sam, et puis tu as l'air d'en parler si bien ;)

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