Dead (fr) - Transmissions/Verse

Chronique K7 (38:59)

chronique Dead (fr) - Transmissions/Verse

Rien de tel que se passer la cassette de Dead (fr) juste après un truc décharné acoustique, genre avec de la gratte folk qui frise et des bruits de nez. La musique c'est quand même formidable. On passe d'une chose à son opposé et pourtant, normalement, si c'est bien fait, les sensations, les émotions sont là, de toutes parts. Le cerveau enclenche ses connexions plus ou moins hasardeuses, des milliers d'informations se bousculent. C'est le rush magique !

Heureusement, on n'est pas non plus chez la clique acidulée à Ninja et Yolandi, mais le côté raveur de "Human Light" me saute à la gueule... et m'emporte.

Plus gothos que moi, t'es mort depuis un demi-siècle. Ceux qui me connaissent vraiment riront (ou approuveront... en riant). Raver beaucoup moins, certes, mais là on est clairement du côté obscur.

 

Tu vois, ils passeraient ce genre de zik dans nos boîtes, que je sortirais de temps en temps me confronter à mes choses humaines et me dévaster la tronche d'alcool, de sueur et de bon mauvais trip au milieu de corps qui s'entrechoquent mollement les yeux dans les cheveux.

Ainsi va "No Place For Us". Et guitares shoegaze, tu voaaas, tout ça tout ça.

Sauf qu'on sent bien une certaine conviction... ainsi qu'une certaine confrontation, latente. Tendus, les gaillards, on les sent qui bouillonnent dans le froid.

"Revelation" me sonne comme une reprise, ça me rappelle quelque chose... quelque chose que j'ai vécu dans un état second. Ça devait être il y a plus de cinq ans, alors forcément c'est dans le brouillard... et ce n'était pas vraiment moi.

La voix, la voix est dans la brume électrique, nappée d'effets distants. Parfait. Pas surfait, parfait. La gratte triture l'arrachage et la dissonance. Les claviers et la boîte à rythmes sont cools, pas choquants, c'est pas qu'ils se font oublier, c'est plutôt une affaire de juste goût. Encore une question de justesse, oui, faudrait pas nous prendre pour des cons : les synthés, c'est moche, mais si tu sais y faire... eh bien... mystère ! La boîte à rythmes, y'a rien de plus débile, et c'est pour cela que je l'aime, c'te vieille rombière.

 

Paie ton objectivité ! Paie ton professionnalisme !

Journaliste amateur ? Plutôt crever qu'avoir quoi que ce soit en rapport avec un journaliste ! Peuh !

 

La cassette, format hautement sympathique, délivre un son étonnamment clair dans le poste et c'est presque dommage : l'intérêt de la bande, c'est que tu peux la faire saturer. Je comprends leur envie d'avoir un son clair et net, (tout faire craquer dans la satu, c'est bien, mais c'est chouette aussi de clarifier le propos) mais dans ce cas, pourquoi ne pas balancer un bête CD ? Simple nostalgie de nos petites copines à bobines de notre enfance ?

(Ou plutôt il s'agirait de compiler deux sorties vinyles indépendantes et espacées de deux années, tout en restant dans l'analogique...accessible pour les pauvres.)

Le CD ça craint ? Z'allez voir, ça va revenir à la mode. Et ce qui compte, ben c'est la musique. Alors... téléchargez illégalement des pauvres mp3ees ! Vite, vite ! Ahahahahah !

 

Anyway, nostalgie encore dans le dernier titre de cette face Transmissions (EP sorti donc en réalité d'abord en 2012 et additionné au petit dernier de 2014 à suivre de l'autre côté), avec un rendu presque à la Nine Inch Nails période apaisement, je soigne mes plaies aux poignets, cette douloureuse beauté de "A Warm Place", nan, trouvez pas ? Tout le début ?

Joli. Un peu long et les synthés de la fin m'agacent un peu, mais bon...

 

REVERSE ! Verse.

"Loser" commence dans le répétitif un peu à la Swans, hé, t'as vu quand je m'y mets ? La voix s'impose plus dans le grave, Dave Gahan décroche Ian Curtis de la pendule – pardon ! du store, du store ! – et le son est un peu plus costaud, plus cassant.

Je me demande si je ne préférais pas la distance carrément spectrale de l'autre face.

Pas sûr... ça s'impose vraiment, ça fait de la place, y'a un type de moins de 18 qui sautille sur lui-même le poing tendu, l'air complètement perdu sous ses cheveux mouillés. Faut l'aider !, faites quelque chose, appelez sa mère, l'a gobé un truc qui lui va pas, lui ! Surtout que quelque chose chez lui fait que je me rapproche, je me rapproche lentement mais sûrement, mais putain qu'est-ce que je fous ?! Faut m'aider !, faites quelque chose, appelez ma mère, j'ai gobé un truc qui ne me va pas, moi ! Surtout que quelque chose en lui fait qu'il se rapproche, il se rapproche lentement mais sûrement, mais putain qu'est-ce qu'il fout ?!

Dave Gahan me rattrape par le colbac et me rappelle au bon souvenir du Violator For The Masses. C'était quelque part dans Spawn ou Batman dans la cave, avec le zébulon Horny Hornett !

Et il me colle son médium-grave de baryton profond dans l'oreille !

 

Aaaaaah, tellement gothos le Gep que deux groupes appelés très simplement Dead sont apparus sur ma liste de disques à chroniquer, en un mois d'intervalle. Deux ! Si c'est pas un signe ça ! Allez, promis la semaine prochaine je forme avec moi-même un one-man band du même nom pour boucler la boucle du ceinturon accroché au lustre – pardon ! au store, au store ! Je suis tout bleu et je brille dans le noir !

 

Raccroche les rails de speed, bon sang ! T'es là pour écrire une chronique, pas pour parler de ta bite !

Oui, bizarrement je trouvais ça quand-même plus mystérieux, plus personnel sur Transmissions. Hé, c'est le même chanteur sur l'une et sur l'autre, z'êtes sûrs ? C'est une vraie question.

"Push" finit par m'ennuyer. Merde.

"Firedrop" présente une ligne de chant qui rappelle "Revelation" de l'autre face qui m'évoquait... un autre ailleurs. Mystère et boucle de gomme.

 

Hum.

J'ai donc cette impression tenace d'avoir préféré leur plus ancien EP.

C'est pas grave, hein. Ça arrive. Et j'ai mes raisons, déjà évoquées. Mais du coup Verse fait quelque peu baisser mon excitation et amène une nuance sur la globalité que j'ai eue à écouter. Je les trouvais plus inventifs sur cette bonne vieille face A. A-A-A vous de voir.

Moi j'ai tout de même passé un bon mauvais bad trip à m'imaginer retourner en boîte de nuit, j'en ai presque la gueule de bois alors que je n'ai bu qu'un seul quinquin de Fisher pour écrire cette chronique, je vais bientôt aller me coucher, il est minuit vingt-huit, on est vendredi soir et demain je bosse minimum dix heures en continu.

Je vais peut-être me remettre un coup de Folk-Blues, avec de la gratte qui frise et de la voix à poil(s). Mais j'ai pas ça en cassette. J'ai que des trucs dark ou violents : du Black, du Sludge, du Hardcore, du Grind, du Drone, de la Harshnoise... et de la Cold-Wave désormais, alors merci les gars pour l'envoi !

Tournez bobines, tournez ! Et ghetto-blastez tous les D-jays !

Santé !

 

Jolie cassette : paraît qu'c'est un type de Core And Co qui l'a habillée ! J'l'ai dit ! Balance ! J'suis bon pour coucher avec une tête de cheval ! (Ou avec une bouteille cassée dans l'fondement.)

photo de El Gep
le 21/07/2015

5 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 21/07/2015 à 23:37:14

Et du Nawak... T'as pas du Nawak en K7 ??

el gep

el gep le 22/07/2015 à 13:36:12

Ben... non.
Je me suis toujours dit que je devais me faire une compile K7 des meilleurs titres de Fishbone... est-ce que ça serait vraiment du nawak selon toi?
Mais je l'ai toujours pas faite, de toutes manières...

cglaume

cglaume le 22/07/2015 à 13:47:15

Fishbone, c'est de la bonne fusion, avec quelques craquages nawak de temps à autres. M'enfin c'est principalement de la fusion fusionnante ;)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 22/07/2015 à 22:06:39

Putain je viens de lire une chronique de cold-wave... manque plus que je dorme la tête en bas avec un déguisement du Chevalier Des Ténèbres.

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 23/07/2015 à 10:10:18

Chouette diptyque qui dépasse le copie-colle d'un "Joy/Suicide" supposé

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