Defeater - Abandoned

Chronique CD album

chronique Defeater - Abandoned

Le principe du concept album a toujours été un choix risqué dans la discographie d'un groupe, nombre de ceux ayant tentés l'expérience y ayant laissé une dent (les très controversés Lulu de Metallica et Les Fleurs du Mal de Therion donnant un bon exemple du type de débat que cela peut engendrer. Mais si, vous savez : ceux qui de toute manière vous trouver « la démarche intéressante » et/ou les fans hardcore qui ont sacrifié vie sociale et esprit critique à leur cause, contre ceux qui « n'ont pas compris la démarche »/ne l'aiment pas/veulent troller, débats qui en général n'aboutissent jamais sur rien et à qui l'on doit une hausse spectaculaire du cours du pop-corn). Alors quand un groupe, de Hardcore en plus, décide de baser toute sa discographie sur ce principe, cela a de quoi laisser perplexe. On est à la fois curieux et inquiet de voir ce que ça va donner. En d'autres termes, on commence à faire des réserves de pop-corn.

 

En 2008, Defeater surprit tout le monde avec la sortie de son premier concept album Travels, baffe aussi bien musicale que sur les idées reçues entourant ce type particulier d'opus. Plongeant l'auditeur dans la sombre vie, avec une qualité d'écriture remarquable, du fils d'une famille américaine de 1945 à son décès (On pourrai vaguement résumer ceci en une version Hardcore des Epic Rap Battles Of History plus portée sur le feeling que sur le clash si ça vous permet d'y voir plus clair).Travels évitait non seulement de tomber dans le piège habituel de l'album trop long (35 minutes), mais arrivait à très bien illustrer ses textes musicalement (la batterie reprenant le son d'une locomotive dans "Everything Went Quiet" par exemple), renforçant l'immersion. Musicalement parlant, tout en étant assez proche d'un Modern Life Is War, non seulement avait réussit à définir son propre style, pas vraiment Post Hardcore, ni Hardcore Punk ou encore Metalcore: un peu tout ça à la fois.  * Crountch *.

 

Quoi ? Oui il n'y a pas de polémique pour le moment, j'ai juste faim, laissez-moi !

 

Bref, Travels avait fait des émules, et les 2 albums qui le suivirent sur Bridge Nine Records, tout en étant légèrement moins à la hauteur, arrivaient malgré tout à toujours captiver l'auditeur et développaient, essentiellement sous forme de préquelles, l'histoire du premier album, tendant légèrement plus vers le Metalcore que leur prédécesseur.

 

Et Abandoned dans tout ça?

 

Premier album à ne plus se baser exclusivement sur la famille, Abandoned reprend l'histoire lors de la rencontre du fils et du prètre à la fin du premier album, nous intégrant dans son univers (au prètre) et...sa chute.

Dès l'évolution progressive de "Contrition", le décors est planté:

"Forgive me, my father For I am a sinner

Unanswered, abandoned".

On retrouvera ces mots tout le long l'album, assistant à l'effondrement spirituel de ce protagoniste finissant par perdre tout espoir et répertoriant ses péchés (qui permettent de mieux comprendre Travels), comme une conséquence logique de ce qu'il a vécu pendant la guerre ("December 1943"). On peux ranger les pop-corn pour le moment.

Tout en précisant sa position plus proche du Metalcore, cet album conserve les contrastes qui faisaient le charme des sorties du groupe jusqu'ici, chaque titre réservant son lot de surprise et les paroles étant encore une fois bien mises en valeur par l'instru:  la quasi ballade "Borrowed & Blue" pour le romantisme, le Hardcore "Unanswered"pour le rappel du passé et son impact sur le présent le Metalcore  "Vice & Regret" pour la fin... Abandoned est même sur ce point là le plus varié de la série, n'hésitant pas à jongler d'un genre à l'autre au sein même d'un morceau. Encore une bonne pioche pour Defeater.

 

On ne peut pas tellement plus en dire sans spoiler son contenu, à écouter pour connaître la suite de l'histoire ou tout simplement pour voir qu'un concept album, ça peut aussi très bien marcher en Hardcore.

Pas de pop-corn.

photo de Al Maazif
le 12/10/2015

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 12/10/2015 à 12:09:02

Tiens : salut toi !

Tookie

Tookie le 13/10/2015 à 15:32:35

Clairement le plus torturé mais aussi le meilleur Defeater...à mon goût.
Peut-être un poil pleunichard sur quelques aspects, un peu surprenant sur d'autres (ce chant clair qui m'a fait sursauté...mais pas sale ! oO).
Vraiment cool !

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