Dsm - Elévations

Chronique CD album (45:20)

chronique Dsm - Elévations

4 ans après un premier album éponyme pas inintéressant mais un peu difficile d'accès, le quatuor de post-death lorrain revient avec un album “en tous points différent : une musique plus simple, des paroles en français, des sujets plus complexes.[...] Elevations évoque les sciences de l’univers, l’immense et l’imperceptible, et cette fascination que font naître la connaissance et l’ignorance des forces de la nature.”

 

Beau programme que voilà, titillant ma curiosité. Plus simple, c’est vrai qu’Elevations l’est mais plus simple qu’un premier album déjà assez complexe, ça n’est pas quand même pas simple. Moins tarabiscoté, moins déstructuré que son prédécesseur, la musique de DSM (pour Delicate Sound of Murder) reste malgré tout peu évidente de prime abord, parfois délicate à saisir. Elle a quelque chose de Cephalic Carnage dans l’écriture et si le style diffère totalement (mais alors totalement), on y retrouve ce côté déstructuré et imprévisible de la musique du combo de Denver qui enchaîne riff catchy et passage plus ambivalent. Ici une intro de cordes, par là un blast sur des arpèges, des riffs metalcore ("Le Sang de L'Astre"), le buffet est à volonté et plus que bien garni.

 

Forcément donc, niveau personnalité, DSM mérite donc plus quelques lauriers et ne trahit pas l'esprit de son premier bébé avec ce petit dernier et continue à jouer avec les ambiances (l’intro d’"Anatar" vs. celle, magnifique, digne d’un Mastodon, de "Vague"). Cependant, trop d’originalité tue l’accessibilité et Elevations mérite plusieurs écoutes pour être correctement entendu. Et foi de chroniqueur qui aura écouté cet album plethore de fois, il s'affine véritablement au fil des écoutes. C'est un album qui se mérite comme il mérite toute l'attention de celui qui s'y essaie.

Le style "post-metal" du groupe ne me semble donc pas ici si galvaudé que ça. On est en présence d’un véritable hybrid aux carrefours du death caverneux ("Vagues"), du post-black ("Heisendinger", "Fanal"), de l’indus ("Anatar" et son pont), du metal burné à bloc (le très efficace et entraînant “Alpha”) qui passent d’un style à l’autre mais tranquillement, sans qu'on s'en aperçoive.

Heureusement, DSM ne fait pas dans le plagiat bête et fainéant, les influences sont palpables mais la patte personnelle l'est bien plus et difficile de ne pas reconnaître que le groupe s'est véritablement investi dans la composition et y a mis autant de volonté que de la sueur.

 

Je ne reviendrai pas sur la thématique abordée, n’ayant pas eu accès aux paroles. Un peu dommage sachant que le chant en français aura été une des nouveautés proposées par le groupe. En tout cas, l'artwork, signé Jeff Grimal, est particulièrement réussi.

 

Sur ce point, l’interprétation est parfaitement crédible bien que le style vocal choisi ne soit pas toujours très intelligible, dommage car le fond avait l'air aussi bon que la forme. En effet, Max a gagné en puissance dans ses screams, en souffle dans ses growls et les déjà quelques années de maturité commencent à payer sérieusement.

Tout le reste du groupe est propre, en place et personne n’est avare de quelques épices dans son jeu. Que ce soit le batteur avec une utilisation des cymbales vraiment intéressantes (mais qui ne percent pas toujours très bien dans le mix), une basse efficace en soutien et aussi simple que crédible quand elle est mise en avant. Enfant, des guitares comme je les aime: sans esbrouffe technique et dont l'efficacité réside dans la variation des plans et les approches rythmiques ("Elevations").

Bref, inspiration et niveau technique se sont donné rendez-vous et on sent que ces deux coquins ont passé une nuit agitée.

 

Niveau son, bien qu’on ait gagné en qualité par rapport au précédent album, ça manque encore de gnac, de mordant. Cela plaira aux nostalgique du son "feutré" du death des années 80-90. Me concernant, je me rangerai dans la catégorie des frustrés par un mixage un poil étriqué, un chouilla écrasé et donc qui n'aère pas assez les morceaux. A contrario, cela plaira à ceux que des sons plus modernes rebutent.

 

 

Elevation est un très bon album, honnête, qui n’a pas été fait à moitié, ni à la vite. Complexe, dense, empli d'un death versatile à l’excès. Pas facile d’accès, il révèle avec plaisir au fil des écoutes quelques perles d’efficacité ("Vagues", "L’absence", "Infini", "Elevations" et ses 8 minutes incroyablement pas du tout ennuyeuses) et de multiples détails au fil des morceaux qu’on apprend à découvrir autant qu’à apprécier.

 

 

On aime bien: plus facile d'accès que le précédent, le style intéressant, la véritable personnalité du groupe, le sentiment d'un gros travail de la part du groupe, l'artwork...

On aime moins: pas facile d'accès quand même, le mixage un peu trop rikiki parfois...

photo de 8oris
le 10/02/2021

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