Dungortheb - Extracting Souls

Chronique CD album (46:42)

chronique Dungortheb - Extracting Souls

« Alors comme ça tu auras bientôt 40 piges, tu écoutes du metal depuis le collège, tu dis apprécier le death technique, t’es né dans la patrie des fromages-qui-puent, et tu ne connais pas Dungortheb? Autant te dire fan de Pokemons et  ne pas avoir l’intégrale de Joséphine Ange Gardien en DVD! »

 

…Et en plus il se moque des personnes à verticalité réduite le bougre d’animal! Tu n’as donc aucune limite à l’enfoiré-osité cglaume!?

 

Bon, et si on recentrait un peu le débat, mmh? En effet, j’avoue: autant je connaissais Dungortheb de nom, autant je n’avais jamais eu l’heur de me rincer les conduits auditifs avec leur musique. Pourtant il est vrai que la formation vosgienne existe depuis bientôt 20 ans, qu’Extracting Souls est sa 3e sortie longue durée, et que d’aussi loin que je me souvienne, nos zoziaux ont toujours plus ou moins traîné une réputation de musiciens sachant faire de la fine joaillerie avec leurs instruments respectifs.

 

Du coup ce nouvel album tombe à pic: voyons voir ce que la bête a dans le bide…

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Intro en mode « Survival », lors de laquelle une nénette visiblement malchanceuse semble regretter d’avoir décidé de tourner à droite, en direction de la pancarte miteuse « Chambres d’hôte », dans ce sombre sentier boueux aux alentours d’une noire forêt, plutôt qu’à gauche vers les néons criards du Formule1 du coin… Classique, court, juste le temps de se décapsuler une binouze en attendant que tombe la hache / vrombisse la tronçonneuse / cliquette la chaîne / brame la vuvuzela.

Puis les choses sérieuses commencent enfin avec « Inside »…

 

Tiens mais…? Diantre que tout cela sent le thrash/death huileux bas du front et les grognements de froggies enroués!! On m’aurait menti? Je croyais qu’ils faisaient dans la dentelle, moi, ces loulous-là?! Heureusement il suffit d’attendre un brin – jusqu’à la barre des 2:25, quand les guitares se débarrassent enfin de la lourde gangue qui les maintenait au ras des pâquerettes – pour se rendre compte que, non non, on est en effet loin d’avoir affaire à Raymond&Marcel jouent à la guitare poilue dans la salle polyvalente de Ste Gertrude en Artois. Ouf! C’est que soudainement, on plane au milieu de fabuleux nuages guitaristiques, avant de replonger dans les bas-fonds thrash/death basiques, pour retourner à nouveau dans les airs, les altitudes maximales étant atteintes vers 4:54, quand la puissante sirène lead vient dessiner des arabesques autour des sanglots apeurés de l’héroïne que l’on avait laissée à la fin de l’intro précédente – au fond d'une cave sans issue, d'un H&M un jour de soldes ou autre lieu d'où l'on ne revient pas.

 

Arf, joli coup d’envoi! Sauf que l'apéro rustaud – plus typé ‘cahuètes&Valstar que saumon&Veuve Clicquot – que constituent les 2 premières minutes d'« Inside » ne s’effacera jamais complètement de notre esprit, la faute au chant assez plat de Grégory (qui, au passage, vient de quitter le groupe), aux retours récurrents vers des plans death/thrash (ou thrash/death) pas forcément folichons, et plus généralement à ce manque d’accroche global de morceaux qui brillent follement par moment, mais peinent à maintenir le rythme de A à Z.

 

En même temps j’ai l’air comme ça, mais j’apprécie quand même l’album. Il faut dire qu’on sent régulièrement l’ombre du Chuck Schuldiner de Symbolic planer au-dessus de nos têtes, quand ce ne sont pas des détours chez Gorod auxquels on a le droit sur « Impact » ou « Outside ». Et puis quand on apprécie les leads, soli et échanges twin finement ciselés, on n’a que l’embarras du choix sur ces 3 quarts d’heure d’escrime guitaristique. Extracting Souls c'est donc à la fois du Miam cf. les quelques phrases précédentes – et du Bof – je vous renvoie aux paragraphes ci-dessus. D’où une impression d’ensemble mi-fist, mi-rectum – comme on dit à la Fistinière –, et une note que l’on pourra juger un peu tiède, voire franchement rude au vu de la qualité des parties de guitares…

 

Mais le cœur du métalleux a ses raisons que la raison ne connaît point, et l’évidente dextérité technique de ces musiciens ne suffit pas, quand ma vieille cafetière cérébrale passe en mode shuffle, à faire remonter Extracting Souls dans la liste de ces albums qu’on a soudainement envie d’écouter parce-que-c’est-trop-d’la-balle-et-que-ce-morceau-là-il-tue-tout…

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte:  avec Extracting Souls, Dungotheb fête 18 ans de bons et loyaux services au sein de la scène metal hexagonale. Le thrash/death plutôt technique des vosgiens est littéralement tiré vers le haut par 2 guitaristes excellents qui offrent à l’auditeur exigeant de purs moments d’extase. L’ensemble manque néanmoins un peu trop d’accroche et de personnalité pour jouer à l’aise en 1ere division.

photo de Cglaume
le 08/12/2014

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