Ellende - Ellenbogengesellschaft

Chronique CD album (48:44)

chronique Ellende - Ellenbogengesellschaft

Plus les années défilent, plus il est un pays qui assoie son statut d’outsider continental sur la scène européenne du Black Metal / Post BM… Sans pour autant parvenir à toiser son encombrant voisin allemand, ce pays est … l’Autriche ! À l’occasion de la chronique de Signa Tenebris d’Ill Tidings (il faudrait d’ailleurs que je songe à me pencher très sérieusement sur leur dernier Hymns to Demise), j’en avais dressé un panorama laudateur que l’on ne saurait réduire aux seules têtes-de-gondole Abigor, Harakiri for the Sky ou Karg, mis récemment sous les spotlights avec son Resignation.

 

D’ailleurs, ces deux dernières formations partagent leur label, l’Allemand AOP Records, avec une autre entité autochtone, Ellende, dont les créations viennent encore consolider cette émergence. Avec son dernier long-format Ellenbogengesellschaft, Ellende achève une décennie bien remplie avec pas moins de 7 sorties : 3 EPs et désormais 4 albums ! Ne vous fiez pas aux images qui circulent où s’affiche un quintet joliment corpse painté. Il s’agit là uniquement de la formation live. Ellende reste « strictement » un projet solo, celui de Lukas Gosch, qui s’occupe de tout : écritures, paroles, chants (shrieks et chœur), guitares, basse, piano, synthé, samples, artwork et même (étrange) peinture sur toile ornant la pochette … Presque tout, puisqu’il laisse les lignes de batterie à Paul Färber (Nekrodeus), également batteur de HFTS (live) et Karg (session). Notons également la présence de J.J. de … ces mêmes HFTS et Karg en guest vocal sur "Ruhelos". P’tit monde autrichien bvoui j’sais, mais mis en branle par des artistes de grand talent. Et L.G. est l’un deux…

 

L.G. et les autres...

 

Comme son nom l’indique (un sens quelque part entre « miséreux » et « exilé » en vieil allemand), Ellende se place en retrait de notre monde pour mieux le jauger, l’interpeller au travers de morceaux ou des segments de morceaux d’une grande sobriété, légèreté et pureté musicales, en particulier les titres instrumentaux que sont l’intro "Ich bin" et surtout l’émouvant "Someday", véritable marche funèbre qui ne dit son nom. Une merveille qui rend hommage à la culture musicale classique autrichienne. L.G. transporte et magnifie de telles respirations atmosphériques dans tous les titres, avec qui plus est pour "Unsterblich" et "Ruhelos" un chant choral maitrisé. Ce "Ruhelos" justement suinte le Post (Black) Metal de chacun de ses pores. Ellende sait en même temps se rapprocher des vivants, de leurs vices, de leurs violences et donc adapter et accélérer son rythme en conséquence ; lui aussi sait cracher son fiel au visage du monde, sait faire du Black Metal pur jus, qui fleure bon le Der Weg Einer Freiheit (entrées fracassantes de "Hand aufs Herz" et "Abschied"). Seuls "Freier Fall" et "Verletzlich" manquent comparativement d’expressivité et paraissent un peu timide, brisant quelque peu l’élan émotionnel et créatif d’un album de fort belle facture qui permet à L.G. et à son Ellende de soutenir (quasiment) la comparaison avec les modèles nationaux du Post-Black Metal que sont Karg et HFTS.

 

photo de Seisachtheion
le 16/12/2022

1 COMMENTAIRE

desserre

desserre le 16/04/2024 à 13:42:32

Excellent album

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements