Ephel Duath - Pain Necessary to Know

Chronique CD album (38:17)

chronique Ephel Duath - Pain Necessary to Know

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». Et pourquoi cette expression en entame de chronique, toute seule comme ça, me direz-vous? Et bien plusieurs raison à cela :

- la première: un chroniqueur en grave manque d'inspiration et en recherche d'effets en tous genres pour capter l'attention de son lecteur

- la seconde (et principale, soyons sérieux deux secondes): une précipitation certaine dans la chronique de sorties récentes alors que de très bons groupes ont encore été oublié chez coreandco, ce qui est le cas pour EPHEL DUATH

- la troisième: il n'est point besoin d'être les musiciens les plus techniques et rapides du monde, de jouer constamment à contre-temps pour pouvoir encore surprendre de nos jours, il suffit d'inspiration (ouais on l'avait oublié aussi).

 

Et ils en ont les EPHEL DUATH, ça: pas de doute. Originaire de la botte de l'Europe, le groupe existe depuis 1998 mais a subi moult changements de line-up depuis et ce n'est que depuis 2003 et la sortie du prédecesseur de « Pain Necessary to Knw », « The painter's palette », qu'EPHEL DUATH se fait remarquer par son jazzcore expérimental des plus intéressants. Le début de cet album 'New Disorder' donne très vite la température de cet EP; une base assez sombre avec une foultitude de plans divers et variés, tout comme l'utilisation des instruments; la guitare restant bien sûr prédominante mais largement appuyée par une basse très inspirée(et pièce maîtressede l'ensemble), des claviers assez présents (surtout sur les passages jazzy, avec la guitare claire et la ride du batteur qui s'affole, sous les slaps incessants de la basse) ainsi que des samples donnant une teinte assez particulière aux morceaux et renforçant, par la même occasion, le côté assez expérimental de cet album.

On sent une maîtrise impressionnante de n'importe quel style qui nous passe au travers des oreilles, le batteur (incontestablement issu de l'école jazz) déploie son jeu ultra varié et contribue à nous perdre complètement.au gré des passages qui se succèdent. Et même si certains morceaux possèdent des riffs plutôt récurrents (de sorte qu'on puisse se les mettre relativement en tête) comme 'Few stars, no refrain and a cigarette', ce n'est que pour mieux placer des plans totalement incongrus à la suite. La voix, quant à elle, se fait plutôt discrète et n'apparaît que de manière sporadique tout au long de ce LP, et même si certains titres (comme 'Crystalline whirl') en bénéficient plus que d'autres c'est qu'on y a laissé intelligemment la place, à noter sur ce même titre le riff ultime qui apparaît vers la fin; excellent.

 

D'autres titres comme 'I killed Rebecca' sont clairement plus expérimentaux, avec un plus large usage de sons en tous genres, et délaissent l'aspect jazzy pour un travail plus en profondeur sur la face sombre de la bête. Sur 'Vector' on a d'ailleurs on a également moins de multiplication de passages (tout est relatif, bien sûr) et on laisse plus le temps aux ambiances de se mettre en place; comme si la profusion épiletpique du début de cet album pouvait se muer en quelque chose de plus profond. Le second mouvement, quant à lui, nous ramène à un labyrinthe sans issue de conjugaison et de copulation musicale dans une orgie de talent, avec un break en plein milieu assez étrange. 'Imploding' cloture cet album dans un feu d'artifice, un titre qui porte bien son nom, la bête monte d'un cran niveau violence et s'assombrit à jamais...

 

Ce « Pain necessary to know » est ce qu'appelleraient les anglo-saxons une 'masterpiece', et oui rien que ça. Sans la rapidité mêlée à la complexité qui rendent difficiles d'accès des groupes comme PSYOPUS, EPHEL DUATH sait manier son art avec retenue et développe avec cet album une autre face du jazzcore/rock que peu de combos auront su nous rendre si allèchante.Il faudra vous y faire dorénavant: l'Italie ce n'est pas QUE les pâtes et le foot...

photo de Mat(taw)
le 29/06/2006

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