Foss - Into The Pit

Chronique CD album (36:57)

chronique Foss - Into The Pit

Quand tout (ou presque) a été fait dans le métal, il y a les groupes qui tentent d'innover musicalement, et il y a ceux qui parient sur une autre façon de se démarque en amenant une dimension supplémentaire et pas nécessairement musicale à leur musique. Foss fait partie de ces derniers. Mais ici, point d’univers original, point de costumes de scènes alambiquées, Foss joue une autre carte, une qui sent bon la sueur, l’énergie et le partage.

Car les deux pépères vénères qui tiennent la bride débridée de ce duo français ont décidé de bousculer les codes du live. A la manière de Lightning Bolt, de Pneu, Foss joue au milieu de...la fosse (tiens, encore un aptonyme). Loin de la traditionnelle scène qui fait prendre aux musiciens une hauteur qui les sépare parfois un peu trop de leur public, Foss prend le risque de proposer sa musique et ses interprètes au sein même de l’auditoire.
Et comme leur musique se prête à toutes les figures de styles et autres katas codifiés qui sont si savamment exécutés dans les fosses, on ne peut que saluer cette bonne idée et le courage de sa mise en oeuvre.
Pour les curieux qui ont la flemme de chercher, ça ressemble à ça:

 

 

Mais qu’en est-il d’un point de vue musical, car il est question de chroniquer le premier album du groupe, pas un de leur live.

Nourrie au sein girond des groupes de metal des années 2000, on trouve dans la musique de Foss ce côté énergique “si juvabien c’est juvamine”, headbangant tout le temps, head-bandant parfois, puissant et sans concession. On trouve les tournures entraînantes et simples du hardcore, la puissance du bon gros death des familles, le tout passé au Metal-Shaker-2000 réglé en position rock/hard/south-metal bien groovy.
“The Worst, The Bad, The Fool” qui ouvre l’album met directement dans l’ambiance et vous donne envie de faire les poussières de vos étagères à CD en mode karate-style. Les 8 titres qui suivent sont dans la même veine et vous permettront de continuer votre ménage de printemps avec efficacité et groove.
L'ambiance est mid-tempo, bien au chaud sur son tapis de double tricoté à la main (ou au pied plutôt) et repose sur de très bons dosages entre lourdeur et énergie rythmique. Du gros groove bien primaire mais intelligent et efficace, soutenus par des leads qui défouraille de la double croche, envoient de l’harmonique artificielle et exécutés très très proprement. Foss n’hésite pas à user de quelques tournures stylistiques (arpèges, accords tenus) pour faire monter une sauce souvent savoureuse et qui ne reste jamais sur le bide.
Et si, sur le plan de l'originalité stylistique, on n’est pas très haut dans l'échelle du Lapin Jaune et malgré une (très) légère impression de linéarité, l'album se déroule avec un plaisir jamais boudé. Il y a quelques passages un peu plus faiblards (le pont de "The Day The Link Rise Again") et quelques tournures qui ont un goût de déjà-vu mais quand ça marche, pourquoi s'en priver?

La voix est certifiée Pirelli: maîtrisée et puissante qui adhère parfaitement à la route instrumentale proposée au fil des titres, saturée, légèrement growlée mais propre et intelligible. A noter que Morgan Berthet (Myrath, Kadinja) s’occupe des batteries et Romain Gayral (109, Flayed) de la basse. Les deux pistoleros ont effectué un travail classique mais sans conteste efficace.

L’album a été enregistré et mixé par Kris Banel au studio Warm Audio de Décines et le mastering a été confié au Vamacara studio. Niveau son, c’est propre, moderne, droit mais ça respire. La tessiture des guitares est très agréable, renforcée par une basse qui ne fait qu’ajouter au spectre les quelques fréquences manquantes mais qui le fait parfaitement bien. On retrouve ce son “français à l’américaine”: Into The Pit sonne gros (à l’américaine) mais sans jamais taper dans le rouge (français).

En live, il faudra vous contenter d'une bande son pour la batterie et la basse. Dommage car on imagine que cela laisse peu libre cours à l'improvisation. Le risque n'est donc pas tant pris dans l'interprétation que dans les conditions de l'interprétation. Mais ce très bon premier effort constitue une excellente vitrine du défouloir musical que Foss a à offrir à son public. Vivement la suite.



On aime: la prestation vocale de qualité, des riffs de guitares classiques mais efficaces, la promesse d’un live intense et unique nourri de morceaux parfaitement taillés pour l’occasion.
On n’aime pas : un poil linéaire et répétitif parfois

photo de 8oris
le 20/02/2020

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