Glen - I Can See No Evil
Chronique CD album (47:37)

- Style
Post-Rock instrumenal - Label(s)
Indépendant - Date de sortie
20 octobre 2023 - Lieu d'enregistrement Tritonus Studio
- écouter via bandcamp
Deux ans après Pull !, album conseillé par Guillaume Beringer de XCIII, et qui m'a fait sortir de ma zone de confort, Glen remet le couvert avec I Can See No Evil. C'est une nouvelle fois avec plaisir que je m'échappe des bizarreries en corpsepaint qui font « bluibop ». Toujours mené par Wilhelm Stegmeier, et accompagné d’Eleni Ampelakiotou à la guitare, le groupe voit sa section rythmique renouvelée avec un nouveau bassiste (Roland Feinaeugle) et pas moins de deux batteurs (Lucia Martinez et Achim Faerber). Les deux musiciens qui constituent la force créatrice de Glen n'ayant pas changés, il n'est pas surprenant que ce troisième album des germano-grecs soit dans la continuité du Pull ! qui m'avait permis de découvrir le groupe.
Pour faire simple et satisfaire les journalistes musicaux en mal d’étiquetage, Glen pratique un Post-rock instrumental. Mais comme je l'écrivais pour l'album précédent, le résumer à cela serait une erreur, tant le groupe ne se fixe aucune réelle limite, hormis peut-être la présence de chant. Les six titres, qui forment un concept autour du Mal, omniprésent dans nos sociétés post-modernes, sont construits autour de la guitare. Une fois de plus, le mixage a été confié à MACK, au CV mythique (un collaborateur de Giorgio Moroder qui a travaillé entre autres avec Led Zeppelin, Rolling Stones, Deep Purple, Black Sabbath...) tandis que le mastering a été réalisé par Eroc, une autre légende du son, connu pur son implication au sein de la scène Krautrock et pour ses expérimentations sonores. Bref, loin de manchots qui dotent I Can See No Evil d'un son idéal, puissant, dynamique, clair, rétro mais moderne, loin de cette mode des p'tits jeunots qui ont découvert les vinyles de Led Zep de leurs parents et la pédale fuzz et qui encombrent la scène depuis maintenant plusieurs décennies.
On sent bien que les deux musiciens ne sont pas malhabiles une guitare à la main, mais leur virtuosité ne vient pas interférer avec la musicalité ici mise en œuvre. Ils n'hésitent pas à piocher dans d'autres sphères artistiques, Wilhelm Stegmeier est aussi compositeur de musiques de films, ce qui peut expliquer le côté très visuel de sa musique. La fin de « Polymorphine » est une pure cavalcade Rock'n'Roll propre à faire montrer son caleçon à Angus Young, tandis que le trombone fantomatique qui ouvre la face B et « Neos Kosmos » apporte une dimension onirique à l'ensemble. Plusieurs rythmiques sont empruntées au Math-rock viennent se marier avec talent au Post proposé par Glen.
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