Grand Détour - Grand détour

Chronique CD album (19:00)

chronique Grand Détour - Grand détour

Au palmarès des expressions à la con : "Plus c'est long plus c'est bon" est souvent bien placé.

Cette fois-ci cela ne s'applique pas à l'ep de Grand détour.

Du bonheur en galette, une plaisir gratuit sur Bandcamp pendant 19 minutes.

Maigre durée, gros bonheur.

 

Pas que le style du groupe soit avant-gardiste. A force de s'avaler des semaines entières de "post"-rock instrumental, l'overdose aurait pu être fatale.

Certains groupes persistent, persuadés qu'ils peuvent encore apporter quelque chose. Certains auditeurs y croient aussi. Nou sommes plus qu'une poignée, mais cette chronique se veut presque militante : Grand détour mérite vos minutes.

 

Un temps qui vous permettra de décortiquer ces titres au sens flou, voire secret, peut-être même inexistant.

 

Mais dans le fond qu'est-ce que Grand détour ?

S'il fallait poser un adjectif ce serait peut-être : "paradoxal".

 

L'orchestre s'exprime avec brutalité tout en étant fin et bondissant

C'est un peu comme si l'on avait mis un trampoline pour accueillir les têtes des guillotinés. Les ambiances basculent à toute vitesse de l'énergique au calme plat : de quoi donner du travail à notre imagination sur l'épopée musicale qui se joue.

Là où le paradoxe continue, c'est qu'une épopée c'est long, parfois pénible. Cette fois les titres déroulent avec la fluidité parfaite d'une mécanique musicale bien huilée.

 

Il y a aussi la volonté de ne pas s'enfermer dans un style. Et c'est ÇA qui change tout...comme d'habitude.
Même si c'est sur l'espace de quelques secondes ou à travers quelques menus détails, on retrouve des éléments mathcore, émo d'autres plus post-rock (bien que l'ambiance ne soit jamais à la contemplation).

Toujours actif, jamais passif, le groupe a ce "groove" grâce à son énorme et résonnante basse et cette explosivité à attribuer à une batterie tentaculaire, totalement excitée. Quant aux guitares jamais à court d'inspiration, elles habillent cet ep en changeant d'ambiance en quelques secondes.

 

On est bien loin de la démonstration technique, et pourtant...ça doit toucher pour atteindre un tel niveau de "facilité". C'est le sentiment final de cet ep : on est face à un easy-listening instrumental...mais classe et relativement complexe. Un paradoxe encore une fois.

 

Enfin, la dernière "contradiction" est que dans cette modernité se cache aussi des influences vieilles de près de 10 ans. Sorte de A day in black and white muet, de Navies à l'européenne ou de Red Sparowes "enjoué et caféiné". Pas des stars du Billboard tout ça, mais des groupes dont les cds n'ont pas le temps de prendre la poussière...
 

Au palmarès des expressions à la con "Le silence est d'or" a aussi sa place sur le podium. Sauf qu'avec Grand détour elle se vérifie plutôt bien.

photo de Tookie
le 20/05/2014

1 COMMENTAIRE

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 24/05/2014 à 13:17:24

vu sur scène, c'est bien bien cool

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