Grand Détour - Tripalium

Chronique CD album (38:00)

chronique Grand Détour - Tripalium

J'aimerais te parler de Grand détour sans y aller par 4 chemins tout en évitant de faire des raccourcis.
Parce que Grand détour est un groupe "rare", quoiqu'un peu complexe derrière la simplicité de son écoute.

Parce que le groupe s'écoute bien. Je t'en avais déjà dit du bien ici parlant même d'easy-listening.
Quelques années après, je radote donc, mais avec un peu de recul, on peut retrouver bien des sens de lecture à leurs compos.

 

Cette fois-ci 9 pistes passent au crible et si je m'abstiendrai du pénible "track by track" (à lire comme à écrire), ce type de chronique n'aurait pas été stupide.
Chaque morceau possède une personnalité qui lui est propre, chaque titre se dégageant du précédent.

"Emo-hardcore-instrumental" disais-je en 2013. Je reprendrais bien le terme en 2015 avec une nuance post.
Le "post" c'est un peu de branlette pour te dire que les toulonnais partent un peu où ils veulent.


Les premières écoutes peuvent te happer de bien des manières : Grand détour est efficace. Mettant à mal son patronyme, le groupe ne te complique pas trop la vie.
Sans être frontal, le groupe va droit au but en s'arrangeant toujours pour changer de route 2-3 fois par titre, histoire que le chemin vers la piste suivante ne te lasse pas.
Alors ça accélère, ça fait hurler les guitares, ça les alourdit, ça les fait siffler, ça les fait pleurer.

Ce côté émo tu ne le perçois pas directement, mais il s'insinue : pas de grosse ficelle lacrymal. Non : de changements de sons, des arpèges, des petits riffs qui tapent dans les aigus, des variations de rythme, des (de-)crescendi brutaux qui touchent en plein coeur.

Lorsque tu l'entends, lorsque tu ressens ce côté "emo" tu as déjà abordé un autre sens de lecture de l'album.


Vient rapidement celui du moteur à images.
L'instrumental ne te mâche jamais le travail d'auditeur, bien au contraire.
T'écoutes le morceau et tu l'interprètes à ta sauce, même si le groupe te donne un titre, aussi, pour te glisser une idée d'ambiance au cas où tu manquerais d'inspiration.

Et là c'est l'explosion. Grand détour est un buffet à volonté d'histoires, d'images, d'émotions. Tu te crées tes films mentaux, alors, inévitablement, tu penses aux angevins de Microfilm dont Grand détour sont les petits cousins.
Tu cherches un peu d'optimisme dans tes créations, dans les leurs. "Tripalium" ne pouvait pas être un titre d'album enchantant. Pourtant, la musique du groupe ne ferme aucune porte à aucun sentiment pourvu qu'il soit intense.

C'est sans doute ça Grand détour. 36 minutes qui te font ressentir plusieurs vies en un seul et même bloc. C'est inspiré, bien senti, réfléchi et pourtant...tout semble naturel.
Garde bien les neurones connectés, tous les centres de ton cerveau vont turbiner, tu en sortiras peut-être lessivé si tu manques d'expérience...que bien les écoutes de ce "Tripalium"  soient un loisir bienfaisant et vraiment réjouissant.

 

 

photo de Tookie
le 19/08/2015

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