Gravesend - Methods Of Human Disposal

Chronique CD album

chronique Gravesend - Methods Of Human Disposal

Si Conqueror, Revenge ou encore Blasphemy et Archgoat semblent avoir tout dit en matière de Black Bestial (ou War Metal), les New-Yorkais de Gravesend ont l’intelligence de positionner leur brouet extrême légèrement différemment.

 

En effet, formé en 2020, Gravesend est déjà responsable d’une Démo. Mais avec ce premier album, le trio acquiert une vraie personnalité.

Le Black Grind du trio, malgré sa sauvagerie, ne joue ainsi pas à la course à la férocité décérébrée. Tout a déjà été dit, précédemment. Et des grands malades comme les Floridiens de Caveman Cult s’amusent encore cette année à ce jeu-là, sans trop de concurrents.

Gravesend se fait, en réalité, bien plus dépravé et vicelard.

 

Ici, les samples et les éléments indus concourent à créer une ambiance malsaine faite de fix avec l’eau des chiottes. Les déchets pervers de l’humanité se pressent dans les égouts. Des maniaques camés à mort (voir la vidéo de "Needle Park"), se bousculent dans un sanatorium.

L’écoute du skeud s’apparente alors à une odyssée punitive refoulant le vice et la crasse.

 

Mais Methods Of Human Disposal a été enregistré par Nolan Voss de Thirty Legion, mixé par Arthur Rizk (Power TripTomb MoldXibalba) et masterisé par Brad Boatright (ObituaryVastumTerminal Nation).

Du coup, la prod est largement plus intelligente que la moyenne.

Niveau compo, le trio s’extrait également aisément du charnier de leurs potos de barbarie. Après l’intro "Fear City", très ciné à la Henry Portrait Of Serial killer, "STH-10" prend alors son temps pour construire sa perversion. Vous pouvez aussi mater Street Trash de James Michael Muro, sans les aspects rigolards et vous serez dans le bain de l’album.

La batterie, primitive au premier abord, se fait bien plus astucieuse et complexe qu’un simple tire de barrage de primate. Elle affronte ainsi une basse abrupte et caverneuse en un duel de fond de ruelle. Au surin rouillé. La gagnante de l’affrontement pissera dans la gorge ouverte de la perdante.

Sur "Absolute Filth" et ses breaks mid-tempo, cette basse devient même flippante, imposant sa bad mood en arrière-plan.

Les grognements de A, qui a en charge du chant principal et de la guitare, donnent aussi au disque une ambiance Black de bon aloi. Car, une plaque d’égout couverte de gerbe peut très bien sonner autant BM qu’une forêt craignos à la Blair Witch.

Le combo passe, aussi, d’une batterie ravageuse ("The Grave's End"), à de monstrueux breaks explosifs et sourds, courts et répétés, comme produits par le moteur d’une machine à torture (le titre éponyme). Des riffs agressifs ("Scum Breeds Scum") se frottent aussi à une garniture putride qui frisent le Death comme sur l’intro de "Absolute Filth", encore.

 

Gravesend délivre, in fine, un son écrasant, urbain et fétide.

A éviter pour un dîner dominical avec Tata Carole, la fan alcoolique d'Amy Winehouse.

photo de Crom-Cruach
le 17/08/2021

4 COMMENTAIRES

Seisachtheion

Seisachtheion le 17/08/2021 à 10:39:47

Coooooool Cromy que tu aies pensé à pondre une chro sur celui-là ! J'aime bien ce skeud (je vais me le refaire d'ailleurs) ! Il râpe bien comme il faut les muqueuses...

Seisachtheion

Seisachtheion le 17/08/2021 à 11:43:54

Et j'aime bien ce label (Wode, Obsequiae, Cerebral Rot, ...).

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 18/08/2021 à 20:42:06

Comme disent les gens vaccinés ou pas: "dans mon top de l'année".

daminoux

daminoux le 26/08/2021 à 11:07:04

enfin un war métal écoutable.

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