Hellgarden - Making Noise, Living Fast

Chronique CD album (34:28)

chronique Hellgarden - Making Noise, Living Fast

Les Brésiliens de HellgardeN font partie des cas épineux à placer dans la même case que Greta Van Fleet. A comprendre : peut-on parler d'hommage ou de vulgaire plagiat ? De mon côté, j'aurais tendance à pencher du premier côté de la balance, à plus forte raison que les Sud-Américains sont très loin de faire le buzz, les unes des grands magazines internationaux accompagnés d'une jolie chronique bien pompeuse et dithyrambique à souhait. Non, HellgardeN, d'autant plus de notre côté de l'Atlantique, beaucoup de monde s'en branlent et continueront sans doute de s'en branler jusqu'à partir sous terre.

 

Justement, en parlant de remuer la terre, Making Noise, Living Fast, ce tout premier album, les frères Abbott doivent bien gigoter sous leur tombe. Ça sent le Pantera, ça a le goût du Pantera et la texture du Pantera. Tiens, ce n'est pas du Pantera justement ? Vu le sceau de la jaquette, on s'en étonnerait presque. Parce que tout y est ou presque dans ce mimétisme presque parfait : du bon groove qui tache les frocs, ça s'égosille de manière fort voisine à Anselmo, une basse qui ronfle bien comme il faut, de la gratte grassouillette qui sait fuzzer, du solo à la Dimebag, même genre de prod'... HellgardeN ne cache pas son statut de die-hard fan en poussant encore davantage mémé dans les orties. Car non content de cocher une à une les cases du cahier des charges des spécificités qui font l'identité Pantera, les clins d'œil autrement moins finots au répertoire mythique de ce dernier grouillent à droite et à gauche au sein de cette plaque. C'est ainsi que l'on a le droit à cette fameuse entame « one, two, three, four » recyclée de « Fucking Hostile » sur « Fuck The Consequences » avant de galoper comme un dératé dans le même esprit. Ou cette repompe revisitée de ligne de basse de l'intro « The Art Of Shredding » sur « Possessed By Noise ». On attendrait presque une guitare stridente héritée de « Cemetary Gates » en conclusion de « Evolution Or Destruction », histoire de. Ou comment ne pas penser de loin à « Revolution Is My Name » à l'écoute de « Learned To Play Dirty » ? Il ne manquerait plus qu'une petite reprise de Black Sabbath et on aurait eu le tableau complet dites donc.

 

Au moins pourra-t-on remercier HellgardeN de ne pas cacher son influence, encore moins de tenter de la cacher hypocritement. Malgré tout, Making Noise, Living Fast parvient plutôt bien à tirer son épingle du jeu pour paraître sympathique. C'est que même si on pourra jouer au jeu du « où est la similitude avec ce qui a déjà été fait » afin de chercher la petite bête, on se dira d'un autre côté que c'est comme Pantera sauf que ce n'est pas Pantera. Pour un résultat qui n'atteint, certes, pas des sommets et n'iront jamais se hisser à la même hauteur que la matière qui a servie de base de travail. Pour autant, on n'ira pas forcément se montrer trop sévère : ça rend pas mal et ça accroche bien sur le moment, quand bien même cela ne s'incrustera pas dans nos cervelets pour les dix années à venir. Et que si de prochaines fournées il y a dans le futur, il y a de fortes chances que l'on ne soit pas aussi cléments s'il n'y a pas comme une petite étincelle de personnalité supplémentaire. Pour le moment, on s'en arrêtera à ce petit groupe à sortir de sa besace afin de briller lors des apéros barbecues estivaux entre potes en mode « c'est une petite alternative à Pantera que l'on connaît de toute façon par cœur et en plus, ce n'est pas spécialement un tribute band ».

photo de Margoth
le 14/09/2020

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 14/09/2020 à 11:23:53

"continueront sans doute de s'en branler jusqu'à partir sous terre."= + 10 000

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