Hellyeah - Blood for blood

Sur le principe, Hellyeah a de quoi être un putain de groupe de metal.
Dans le fond, on se demande si ça ne devient pas un groupe de merde.
 

Hellyeah, qui porte bien mal son nom, a néanmoins une qualité : la constance dans la médiocrité.
Parce qu'avec "Blood for blood", on s'emmerde aussi sec que l'est la sodomie à 15€ lors du passage à la caisse de la FNAC pour ce cd.
 

Et si je l'ai mauvaise c'est parce que, pour rappel, le line-up n'est pas dégueulasse : 
Chad Gray (Mudvayne) - Chant
Greg Tribbett (Mudvayne) - Guitare
Tom Maxwell (Nothingface) - Guitare
Bob Zilla (Damageplan) - Basse
Vinnie Paul Abbott (Pantera, Damageplan, Rebel Meets Rebel) - Batterie
(Merci Wikipedia pour le copier/coller).
 

Autant dire qu'en 2006, on y croyait. 4 albums plus tard : ils persistent les bougres !
Des CV pareils sont capables de faire quelque chose, mais ensemble ils nous servent quelque chose d'extrêmement poussif.
Individuellement les mecs sont des pros qui n'ont plus rien à prouver. D'ailleurs, sur l'album, cela se vérifie : chacun fait son boulot correctement c'est indéniable.
Mais tous ont décidé de niveler le niveau par le bas.

Résultat : les titres qui ne décollent jamais.
On sait quelle sera la conviction d'un chant (passons le mielleux "Moth", le popeux "Hush"), et même si ça marche de temps en temps (comme sur "DMF" ou "Say what"), c'est uniquement machinal.
C'est vraiment dommage parce qu'on sent de l'application. 
 

ATTENTION ANECDOTE DE BIBLIOTHECAIRE 
Ça me rappelle un élève qui posait parfaitement ses additions, parfaitement alignées, avec de beaux traits, en laissant sortir de coin sa langue de la bouche. Mais le résultat 2+2=5 demeure à côté de la plaque.
FIN DE L'ANECDOTE CHIANTE (qui va bien avec l'album).
 

Alors oui, c'est propre, on la sent la recherche de slogans bons à reprendre avec le public, mais ça ne le fait pas.
Rien ne transcende.
Le riffing ressemble à du neo-Damageplan qui était du sous-néo-Pantera. Donc on s'emmerde. Et les soli ne sauvent rien (vraiment rien). Tout n'est pas à jeter bien sûr, mais derrière les instruments se cachent des pointures dont on attend beaucoup.

Les ficelles sont aussi grosses qu'un string de Laurence Boccolini, le fun, la légéreté du début est un peu plus morte.
Il y a quand même "Say when" qui casse des bras. Mais il faut attendre 30min pour que ça vienne. Un gonzo peut faire mieux en 5 minutes.
Le reste laisse les pattes d'un canard sauves.

Alors on oublie ou on s'en fout, ou on écoute par respect pour ce que chacun a su faire auparavant.
Mais d'autres albums méritent bien plus d'attention.

Tookie

le 03/11/2014