Hexis - Aeternum

Chronique CD album (17:44)

chronique Hexis - Aeternum

Trois ans dans la vie d’un groupe comme Hexis, cela peut paraître une éternité. Entre autres, pour eux, habitués à arpenter les scènes du monde entier, les conséquences de la pandémie de ses morts en string ont mis un frein à leur hyperactivité. Trois années qui ont permis à la formation, toujours menée par la main de fer de Filip Andersen, de plus peaufiner sa musique. J’avais, au moment de la sortie de XII en 2017, souligné le sentiment que j’avais que l’inspiration des Danois s’essoufflait. Autre changement de taille, alors qu’ils se faisaient les chantres d’un DIY jusqu’au-boutiste, les voilà signés chez Debemur Morti, un label de qualité s’il en est, pour la sortie de leur troisième album. Les voir au sein d’une si grosse structure a de quoi surprendre. Cependant, certaines choses ne changent pas, pour promouvoir Aeternum, ils se sont lancés dans une tournée fleuve.

 

hexis

 

Autre point immuable, les titres des morceaux sont une nouvelle fois tous en latin. Il est indéniable que l’album a bénéficié de ces années de préparation, l’impression que le groupe tournait en rond que l’on pouvait ressentir à l’écoute de ses dernières réalisations a disparu. La production, 100% testostérone et béton armé, signée Fredrik Nördstrom du studio Fredman, le dote d’un son puissant mais clair, qui permet de mettre en valeur le redoutable travail de riffing. Un style qui s’est affiné ne signifie pas un changement de direction musicale. Le fonds de commerce d’Hexis reste ce subtil mélange entre Black, Sludge et Hardcore, avec ce soupçon de personnalité qui lui permet ne pas être qu’un clone mal démoulé de This Gift Is A Curse. Pour ce nouvel opus, il a égalé pris soin d’incorporer des éléments de Post-hardcore, un chant féminin fait son apparition sur « Exhaurire », tandis que la dernière piste, éponyme, est purement Dark Ambiant.

 

Aeternum permet à Hexis de franchir un palier en terme d’écriture et de production. Le travail fourni par le groupe pendant les trois ans qui ont été nécessaires pour sa réalisation a porté ses fruits, malgré l’instabilité chronique du line-up. Hexis se fait moins monolithique que par le passé mais il n’en perd pas pour autant son incroyable force de frappe, capable de déchausser une à une les dents de l’auditeur à grands coups de pelle de tranchée à cran d’arrêt. Il reste cette entité démoniaque, créatrice de visions cauchemardesques, est toujours en activité, toujours plus terrrrrrrrrrifiante. Ecoutez « Vulnera », et on en reparle.

 

Alors que je rédigeais cette chronique, j’ai appris que la plus grosse tuile qui pouvait arriver au groupe, qui passe presque la moitié de l’année sur les routes, l’a frappé. Alors qu’il revenait de la partie américaine de sa tournée, la compagnie aérienne a perdu tout son équipement, son merch et son argent, à quelques semaines de nouvelles dates sur le vieux continent. Alors, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à le soutenir d’une manière ou une autre.

 

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photo de Xuaterc
le 26/08/2022

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