Ill Tidings - Hymns to Demise
Chronique CD album (48:51)

- Style
Black Metal - Label(s)
Cult Of Parthenope - Date de sortie
8 juillet 2022 - Lieu d'enregistrement Liquid Aether Audio (Allemagne)
- écouter via bandcamp
L’hameçonnage en règle provoqué par l’écoute-plaisir du premier album Signa Tenebris des Viennois d’Ill Tidings, garantissait une chose : que je me penche sur leur prochaine offrande ! C’est désormais chose faite depuis le début de l’été dernier avec leur Hymns to Demise, là encore poussé aux miches par le label londonien Cult Of Parthenope. Ayant eu plusieurs vies sous différents noms (Satanic Order en 2011, puis Unholy Order jusqu’en 2018), Ill Tidings n’est pas forcément le nom le plus connu de la scène Black Metal autrichienne – rares malheureusement sont les chroniques les concernant parcourant la toile … –, mais soyez assurés qu’il s’agit là d’un élément solide, fort prometteur même.
Durant les 8 pistes et près de 50 minutes de ce Hymns to Demise, ce quintet doit cette réelle contribution à un Black Metal varié dans son écriture et incisif dans son exécution, mais somme toute classique dans son identité visuelle et conceptuelle. En effet, à l’image de l’artwork signé par Heresie Studio (à l’œuvre également sur le dernier Misþyrming), cette identité s’appuie sur une ambiance drapée « de haine, de désespoir et de colère, purs et sincères », d’où aucune espérance (religieuse) ni lumière ne peuvent s’extraire ("Slaying The New Gods")… À l’instar du précédent méfait, Ill Tidings ne ménage pas sa première impression : "Void Prayer" et son embardée introductive bien troussée donnent déjà des garanties sur la qualité et la précision qui seront déployées par ailleurs. Les vocals de Gabriel, qui cette fois-ci fait le choix d’osciller entre langue de Goethe et langue de Shakespeare tout en continuant à alterner entre shriek BM, chant clair et paroles incantatoires, sont toujours un marqueur important, peut-être même essentiel à ce projet ("Perchtensabbat"). De son côté, la batterie de Katharsis se régale à accompagner et structurer les nombreuses cassures rythmiques offertes par le mix final (2e-3e minutes de "Die Welt stürzt ein" par exemple).
Contrairement à Signa Tenebris, dont la seconde moitié se faisait plus atmosphérique, plus aérienne que sa première partie, Hymns to Demise garde sa cohérence et son homogénéité jusqu’à l’issue. Les guitares de Thorn et Aquilifer dénotent positivement, moins pour les solos placés à l’occasion ("Die Welt stürzt ein", "Perchtensabbat") que pour leurs lignes dissonantes qui fleurent bon le Black Metal islandais (Misþyrming justement, Forsmán, Sinmara) au moyen de belles pièces tourmentées telles que "Spektrales Erwachen" et plus encore "No Redemption". Telle une créature de mauvais augure, le nouvel Ill Tidings vous montrera à coup sûr le meilleur moyen de corrompre vos esgourdes, le « jeter les ombres les plus profondes » sur votre petit cœur de (black) metalleux.
0 COMMENTAIRE
AJOUTER UN COMMENTAIRE