Inner Savestates - A fleeting glimpse of fulsome deaths

Chronique CD album (23:59)

chronique Inner Savestates - A fleeting glimpse of fulsome deaths

Formé courant 2020, Inner Savestates est un nouveau venu sur la scène hardcore parisienne et qui, pour sa première sortie, a choisi le format EP avec A fleeting glimpse of fulsome deaths. Un choix de format que je trouve toujours judicieux pour un groupe qui met le pied à l’étrier: si c’est nul, ça pourra être vite oublié, si c’est bon, ça pourra donner envie.

 

Revendiquant une proximité musicale avec LLNN, Plebeian Grandstand ou encore Oathbreaker, Inner Savestates sait allécher le chroniqueur curieux avec des références qui ne pourront que parler aux connaisseurs, aux hardcorophiles qui apprécient une bonne petite session d’urbex dans les tréfonds poisseux de la grande cité du hardcore. Mais il convient évidemment de voir plus loin que l’alléchant name dropping en vigueur et force est de constater que ce dernier n’est qu’un spoiler pas très loquace quant à ce que cache A fleeting glimpse of fulsome deaths. En effet, si Inner Savestates propose un hardcore oscillant entre post et de blackened, celui-ci est interprété, composé et arrangé et proposé à l’auditeur comme un petit bijou intime et personnel empreint d’une vigueur, écorchée, lassée de ses blessures mais une vigueur malgré tout. Moins sombre et méphitique qu’un Plebeian GrandStand, moins cathartique qu’un LLNN mais tout aussi qualitatif que ses deux grands frères qui mettraient à mal ce cher Pascal, Inner Savestates prend un malin plaisir à diluer de la tristesse dans l’espoir et infuser de l’espoir dans la tristesse, nous propose une expédition spéléologique qui yoyottera entre le fond et le bout du tunnel avec une corde un peu effilochée: il y a de la prise de risque mais elle n'est jamais inutile.

 

Et l’expérience a de quoi marquer car les 5 titres qui s’étalent sans lassitude sur les 24 minutes de l'EP présentent un groupe qui s’est créé sa propre galaxie de post-hardcore épicé de black gentil mais piquant. "Swallow Inject Plug In Exhale" et son intro en forme de lâché-prise quasi punk à l’efficacité indiscutable, "Error Chaos" et ses velléités noise et chaotiques tout à fait digne d’un Plebeian Grandstand en plus intelligible, "In Flesh" et son approche plus en souffrance, qui se plaît à alterner des ambiances post-hardcore profondes et posées avec des sursauts black à la Terzij De Horde ou encore l’explosive "Inhérit The Crown", joué ici avec supplément de tripes avec son "ultimate head-bang bullet time" à 1:05 (allez-y, c’est cadeau).

 

Le groupe mêle donc les genres et donne surtout cette impression magique que cela est fait inconsciemment mais tout en maîtrise. Une association de personnalités, de musiciens dont l’adéquation semble mener vers une très belle alchimie. C’est qu’il y a du talent chez Inner Savestates, du beau riffing, du gros drumming, du bon singing et du très bon song-writing. Évidemment, le groupe est encore jeune et on détectera peut-être quelques petites faiblesses ici ou là mais rien qui ne vaille trop d’opprobres. On pourrait reprocher à la voix de manquer de justesse parfois…Mais on pourrait aussi trouver que cela lui donne une couleur qui s’accorde parfaitement avec le style et l’intention générale…Un manque de justesse qui n’a rien de ridicule en tout cas.

 

Mixé et enregistré en Juin 2022 par Andrew Guillotin, chez Hybrid Studio à Val-De-Fontenay, qui a déjà mixé pour Monolithe, Acedia Mundi, Chabtan ou encore Arkhon Infaustus; la prod est très agréable, l’ensemble sonne très live mais pas trop “fond de cave” non plus, c’est globalement plus brillant que mat.

 

 

Première sortie réussie pour Inner Savestates qui réussit le pari de proposer un hardcore un peu post, un peu black, un peu screamo et qui surtout passe de la lumière à l’ombre avec une facilité déconcertante tout en brillant dans les deux registres. Un EP qui nous donne en tout cas plein d’espoir pour la suite de ces petits nouveaux qui pourraient bien taquiner les grands…

 

 

On aime bien: un post-hardcore très intime, à la fois lumineux et sombre, le format EP idéal, l'artwork très classe

On aime moins: pas grand chose…

photo de 8oris
le 20/11/2023

1 COMMENTAIRE

Pingouins

Pingouins le 20/11/2023 à 10:50:09

Super EP oui, vraiment un bon début ! Hâte de voir ce que ça donnera avec quelques années au compteur !!

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