Iskra - Ruins

Chronique Vinyle 12"

chronique Iskra - Ruins

Depuis 2009, avec Bureval, nous n’avions pas eu de véritable album des Canadiens d'Iskra à se mettre sous les crocs. Voilà qui n'est dorénavant plus le cas. Pour la présentation du groupe, merci de vous rapporter à la chro de la plaque sus-nommé, ça évitera le bis repetita qui botterait Horace, ce sale propagandiste augustéen.

On s'en cogne, il est crevé.

 

Les barbares reprennent les affaires à peu de chose prêt où ils les avez laissées. Délaissant désormais l'étiquette de Blackened Crust galvaudée par une horde de suiveurs, les Canadiens pratiquent selon leurs propres dires du Metal anarchiste. J'en vois qui froncent les sourcils car le Metal se moque de la politique en général.

Sérieux, arrêtez les débats de fond les 'taleux, sur le sujet vous le touchez souvent.

 

Une brève descente de toms et hop nous voilà propulsé dans un monde en ruine. La prod big biscottos permet de se prendre les dix compos de l'album dans les ratichons sans répit aucun. Pas de quartier, D-War braille comme une guedin sur des morceaux ultra violents et bourrés de structures déstructurées. Ridicule comme blagounette mais peu importe, si j'avais des cheveux, ils auraient cramé direct en deux morceaux.

Les 4 ou 6 minutes de durée moyenne d'une partie des titres  permettent de donner libre court à une rage beumeuse de bon aloi mais qui dessert l'album au final (voir plus bas).

Les grattes sont alors résolument calibrées pour invoquer le Malin. Mais elles permettent des solos courts presque thrash comme sur "Illegal" et des passages tronçonnant assez bluffants, plongeant la plaque dans la cuve à mazout. Amoco Cadiz style.

Du côté de la moissonneuse batteuse à tempo, le nombre de notes est aussi outrageusement noir, affolant le muscle cardiaque. Enfilant le D-Beat et les rafales de blast comme vous, vos chaussettes, le frappeur de fût impose à haute dose avec peu de pause. La basse suit ce petit monde, claquant les notes comme un keuf les coups de bottes.

Sur "Predator Drone MQ-1" (du nom d'un drone militaire ricain mis en service 1995), un break lui est même dédié. Le titre marque aussi l'encéphale par sa barbarie outrageuse plongeant l'auditeur dans un maelstrom de 6 minutes de folie furieuse. Pourtant Iskra a l'intelligence de lever sa semelle cloutée pendant de brefs instants comme sur "Nihil", décuplant ainsi la puissance de son propos.

Le reste n'est que tirs de barrage.

Et c'est peut-être là que le groupe pêche quelque peu : par son manque absolu de compromission. D'habitude, cela constitue une qualité imparable pour moi mais dans le cas de Ruins, on frise l'overdose. Ce qui marche avec dix titres de 2 ou 3 minutes ne fonctionne pas forcément quand la durée de la moitié des plages est doublée. On finit par s'y perdre en étant pris entre le marteau et l'enclume.

 

Sans cette anicroche, Ruins aurait écrasé son prédécesseur. En l'état, il se hisse à son niveau, ce qui est déjà très respectable.

Et évidemment c'est trouvable également en téléchargement gratos (Iskra n'a pas de paypal sur bandcamp et la somme donnée vous sera donc remboursée).

photo de Crom-Cruach
le 02/10/2015

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