Karras - We Poison Their Young

Formé en 2017 et composé du gratteux Yann Heurtaux (le balaise de Mass Hysteria), du batteur Etienne Sarthou (Deliverance, Freitot, ex-AqME) et du chanteur/bassiste Diego Janson (ex-Sickbag, ex-Demosis), Karras prend son nom du prêtre de L’Exorciste.

Le mec qui ne passe pas par la porte pour sortir de chez vous.

Au fait, William Friedkin est mort cette année et tout le monde s’en fout. Vaut mieux se pignoler sur Margot Robbie dans Barbie.

Ce second album du trio est un gros chaudron d’exactions bouillonnant de violence et de rage. OSDM, Crust et Grind jouent ainsi des coudes dans ce saladier masterisé par Magnus Lindberg, guitariste de Cult Of Luna.

Le mélange n’est pas nouveau, des gros monstres à travers les âges l’ont déjà plus ou moins pratiqué. Les Karras se montrent toutefois particulièrement percutants et variés dans leur sauvagerie. A trois, on doit tout miser sur l’efficacité : obligé de montrer les dents continuellement.

Traversé de fulgurances sociopathes et de ralentissements de bourreaux, Karras se veut très méchant. Cependant vouloir et pouvoir font deux. Les gars arrivent pourtant sans peine à remplir les objectifs fixés.

Évidemment ici, il n’y a rien de révolutionnaire : tout est trop féroce pour ça. Mais le riffing brise nuque permanent, le chant arraché (à la Matt Pike) et la batterie monstrueuse arrive à donner une réelle personnalité au combo. Des vocaux Death et un bourrinage simplement bestial auraient alors noyé le tout.

Pas besoin de tartiner douze volumes sur une musique prodigieusement hostile. Juste le titre "Ritual Overdose" conjugué en D-Beat vous convaincra de mon propos.

Car, suintant le fiel par tous les pores et malgré sa prod léchée, Karras ne semble être que haine et vengeance assumées.

Crom-Cruach

le 28/11/2023