Lafin - Umwelt

Chronique mp3 (49:24)

chronique Lafin - Umwelt

L'Umwelt est un concept qui désigne un environnement propre à chaque individu. - Son – monde.

Les scientifiques qui ont travaillé sur cette hypothèse se basent autant sur la perception des animaux que celles des humains. Là où ils sont, là où ils vivent. L'environnement et le mode de communication ayant une importance majeure qui va définir aussi le là. Le là qui définira le qui ou le quoi. C'est ce qui définit la sémiosphère. Des êtres différents avec des perceptions différentes qui interagissent.

En pleine pandémie mondiale, l'Umwelt a été mis à rude épreuve. L'histoire du pangolin, peu goûté par chez nous, mêlé à la pisse de chauve-souris faisant passer les plats d'un Willy Rovelli pour des mets savoureux. Sémiosphère, Sémiosphère, est-ce que l'on a une gueule de Sémiosphère, comme dirait l'autre.

 

Cette oblitération du monde moderne, tout tourné vers la consommation et la production, pendant plus d'un an ; aura permis – pour chacun, là où il est – de découvrir son essentiel.

 

Lafin publie donc Umwelt. Premier opus habité. Un disque post-rock généreux avec des textures indus, du groove et un savant dosage d'oppression soutenue.

Pensez donc, il y convoque un maître de l'Art Brut, Eugène Gabristchevsky, Francis Bacon, esthète de la violence et de la tragédie tout au long de ces triptyques. Pour l'Histoire, il nous plonge dans une rue à Paris du temps de la Semaine Sanglante – qui retrace l'insurrection du monde ouvrier, antimonarchiste qui refuse la mise en place d'un cénacle de bien-nantis-. Plus près de nous, c'est une allusion à la -guerre des sous-marins- entre la Suède et la Russie (en 1980) est aussi évoqué.

Là, où il est !

 

Lafin utilise des machines, des synthés pour développer son univers très narratif... sans paroles. On entre dans un registre proche des bandes originales de films délivrées par John Carpenter. Le tout sonnant très 80's. Pour raconter ces évocations fortes, la batterie joue un élément central, parfois de manière un peu abrupte. Ceci dit, on peut saluer le travail de Fred Rochette, baroudeur avisé qui l'a mise en boîte.

 

Entre voyage lunaire ou lunatique, Lafin ne choisit pas pour délivrer un premier rendez-vous qui sonne furieusement comme le début d'une histoire.

photo de Eric D-Toorop
le 17/07/2021

2 COMMENTAIRES

Lafin

Lafin le 17/07/2021 à 14:08:29

Merci Eric pour ces mots sympas et d'avoir su évoquer le concept derrière l'album.
Petite rectif cependant: Stockholm 1980 fait directement référence à une oeuvre comme les autres titres et c'est une photo d'Anders Petersen, un simple baiser.
Mais pour le reste t'avait tout bon et ça fait plaisir de voir un amateur de gabritschevsky ;)

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 17/07/2021 à 20:23:55

Plaisir partagé et belle suite ;)
Je vais aller visiter Anders Petersen - Merci.

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