Les Agamemnonz - De A à Z

Chronique CD album (45:00)

chronique Les Agamemnonz - De A à Z

Bah alors mon gars, t'as une mine toute triste avec tes cernes de Panda !
Faut dire que tu portes des gros pulls à col irlandais qui grattent pour ne pas être plus enrhumé que tu ne l'aies déjà.
Sans compter que tu ne bois que du bouillon de poule, vu il n'y a que ça qui passe depuis ta 3ème gastro.
En plus t'écoutes du Black metal norvégien pendant tes soirées. Comme il fait nuit à partir de 15h, tu en viens à serrer les dents pour ne pas fondre en larmes à la question rhétorique : "ça va ?".
 

Tu sais quoi ? Docteur Tookie est là pour toi. N'étant ni fan de la médication chimique, ni de la médication naturelle (ouais, le chichon, moi, j'aime pas), ne souhaitant pas te voir dilapider ton P.E.L chez un psy inefficace, je te conseille Les Agamemnonz.

Cheveux trop longs pour l'armée, lunettes noires vissées sur le pif, chemise hawaïenne déboutonnée, short coloré. Voilà qui te changera de la panoplie noire 100% polyester de ta garde-robe.
Sinon j'te conseille le costume d'amerloque lambda de Tarantino, qui, s'il connaissait ce groupe, trémousserait son cul plat venu du Tennessee sur cet album.

Beh ouais mon gars, tout ça parce que j'te parle d'un album de surf-rock.

En causer alors que je n'en écoute jamais n'est pas chose aisée, mais j'peux toujours tenter de te motiver pour cliquer sur le lecteur juste à côté.

Si ce truc marche mieux qu'un anti-dépresseur, c'est sans doute parce que le surf rock, genre que l'on pense toujours dépassé, n'a jamais été aussi bien identifié. Il parle même aux mecs qui ne connaissent rien à cette musique.

Résultat, même moi j'me sens capable de te parler des Beach boys et de Dick Dale...qui ont peut-être squattés les platines des rouennais.
Bon, difficile de m'aventurer un peu plus dans le style, mais si t'as d'autres références (en dehors des projets surf-punk de Nasty Samy), elles sont bienvenues en commentaire.
 

Les Agamemnonz, carrément muets, font donc du surf rock (qui me semble être) classique. Guitares complémentaires et surtout remuantes, on s'imagine facilement deux cow-boys en slip de bain se trémoussant en guise de parade nuptiale. C'est en tout cas le sentiment que l'on peut avoir sur les deux premières pistes.
La suite est un peu plus en roue libre, rapidement, le groupe prend un ton plus grave et dégage une atmosphère inquiétante.
Dans ma tête, les cow-boys en slibard se disputent le même bikini fessard joli minois qui bronze sur la plage.

L'album ressemble alors à un combat de coq : observation, tentatives d'intimidation et finalement attaque.

Si les choses tendent à s'accélérer sur "A Palavas-les-flots" (ce n'est pas une reprise d'Anthony Dupray), le clash se joue sur "Brûlure indienne", dont la chevauchée entre batterie et guitare a des allures de western épique.

Une bagarre qui finit en pétard mouillé (oui, on est toujours dans ma tête là) ?
"Au revoir" s'ouvre sur un feu d'artifice...mais poursuit par un titre où les guitares s'amusent toujours autant.

Il ne faut pas se le cacher, bien que les titres soient courts (dépassant rarement les trois minutes), on se lasse quelque peu du genre.
Bien que la production tente de diversifier les morceaux (plus ou moins de reverb' avec un son à l'ancienne, des petits samples ça et là)...il faut attendre des morceaux qui offrent des passages épiques pour retrouver du plaisir à l'écoute de l'album.

Ça ne loupe pas sur "Marathon", "Simon's beat" (avec ses faux airs de "London calling des Clash), "Salma VI" ou le vibrant finish de "Tristes tropiques"...
Malgré quelques petites longueurs, on se prend au jeu de cette bande-son qui doit être sans égale...en France.

NB : Attention aux fans du groupe; ce disque n'est pas une véritable nouveauté, puisqu'il regroupe "Au revoir" et leur premier EP.

photo de Tookie
le 30/01/2016

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