Les Comptes De Korsakoff - Karl - Life in little bits

C'est un truc pour les fans de Primus, pour les adorateurs des trips de Mike Patton.
C'est un peu le frérot de ce groupe bien étrange : Le singe blanc.
C'est aussi un peu n'importe quoi.

Les comptes de Korsakoff c'est le débile de la famille.
Vous savez, ce cousin lointain qu'on ne voit qu'aux communions, aux mariages.
On place ses parents aux joues bien rougeotes en face du couple de voisins qu'on s'est forcé à inviter. Le fiston danse avec une chaise sur du François Valery pendant qu'on coupe le dessert.

Et si quelque part c'était ce "cousin à la con" qui avait raison de prendre tout ça comme bon lui semble ?
Il en a rien à péter des conventions, il s'y emmerde.
Les comptes de Korsakoff c'est pareil.
A un moment c'est du rock avec cette drôle de basse ? Vite, on va foutre un violoncelle.

Le chanteur a utilisé sa voix clownesque un peu trop longtemps ? Hop, il décide d'arrêter ses médicaments contre la schizophrénie : et ça part en vrille entre cris, chanté et parlé.
On fait du rock mais sans guitare ? Tant mieux !
Les paroles ont presque un sens ?
Bon...bah ça on va le garder quand même, faut qu'il y ait un truc à peu près logique à un moment. C'est donc centré sur le personnage de "Karl", un homme atteint du syndrome de Korsakoff qui ne peut donc que sortir des histoires délirantes.

La question se pose donc :
Et si au lieu d'ignorer le cousin un peu consanguin : on allait lui parler ? Si on s'y intéressé ?
Les comptes de Korsakoff c'est pareil : on ne pige pas tout du premier coup. Mais finalement on va découvrir une logique implacable...et personnelle.
On va aussi découvrir une putain de richesse.

A un moment on va passer de l'expérimental au plaisir sincère.
Après tout, 37 minutes c'est pas long et on voit autre chose.
On découvre une énergie différente, on découvre des tourments, on découvre finalement une intelligence particulière et parfois même : une forme de "poésie".

Il y a une musicalité qui se dégage de cet étrange trio...plutôt simple d'ailleurs, mais tout simplement éloignée de ce que l'on écoute facilement.
Etrange mais peu novateur (hormis ce violoncelle qui fait quasiment tout le boulot de l'originalité) : les groupes cités plus tôt collent bien au cerveau tâché des 3 compères.

Bref, nous vivons quasiment tous dans un univers où même les codes sont codés. Ces codes sont une contrainte perpetuelle. Des emmerdes en continu.
Dans celui des Comptes de Kosarkoff : il y a des codes mais on s'amuse encore à les déchiffrer.
Certains lâcheront vite l'affaire. Ils ne sont pas curieux ou alors ils n'aiment pas. Il n'y a pas à leur en vouloir.
"Les autres" pourraient bien se casser les dents dessus, ou encore les découvrir facilement.

Si tel est le cas il y a bien des chances que "les autres" ne soient ces fameux "cousins à la con".

Tookie

le 11/06/2014