Lindbergh - Lindbergh

Chronique CD album (38:00)

chronique Lindbergh - Lindbergh

Je les ai cherché pendant des heures. Ils devaient être beaux, originaux, sincères.

Ils devaient apparaitre au bon moment, être réfléchis et présentés fièrement. Ils devaient être expliqués pour ne pas être mal compris, malencontreusement vexants, et donner envie.

J'avais beau les chercher, et en trouver, tous les mots qui me venaient ne convenaient pas à Lindbergh.

Ils n'étaient pas à la hauteur de ce que l'écoute de leur album provoquait.

 

Ce n'est peut-être pas l'album de ma vie, mais ce "Lindbergh" de Lindbergh mérite des qualificatifs bien choisis, des comparaisons marquantes (et justifiées), parce qu'il y en a une flopée.

Elles sont parfois obscures, jouent au grand écart musical.

 

Mais il faut d'abord dire qu'il s'agit d'un trio. Je me répète, mais les vérités se doivent d'être répétées : LA formule idéale d'une certain rock, d'une certaine vision du rock, d'un certain son rock.

Lindbergh n'est absolument pas limité par la contrainte humaine.

Avoir du talent à revendre aide à construire 38 excellentes minutes, avoir de bons goûts aussi.

 

S'il fallait situer on pourrait parler d'un mix Fugazi / At the drive-in.

Ce post-hardcore 90's, cette musique qui a révolutionné le rock dans les cafés-concerts mythiques, les petites salles et dont les déflagrations se ressentent encore.

Il y a la même explosivité, la même énergie piquée au punk et un côté gros rock, pas si loin du métal-qui-n'en-est-pas.

Puis il y a de l'émotion.

 

Il n'est pas question de ces titres artificiels où le chanteur pleure plus qu'il ne parle ou d'un morceau acoustique sponsorisé Kleenex.

Le trio a ça en lui.

 

On pense à Geoff Rockly (Thursday dans période "A city by the light divided" et après) à de nombreuses reprises dans le choix des mots, des lignes de chant et même pour le timbre.

Puis il y a aussi ces passages où le chant se fait plus nasillard, d'autres fois beaucoup plus hurlant.

On a l'impression de traverser 20 années de musique rock underground dans quelques cordes vocales.

 

L'instrumental n'est pas en reste et étend ses compétences sur la même période en alliant un rock explosif à d'autres moments plus posés.

La basse grésille, résonne, rebondit même (fort, très fort!), la guitare marque par sa simplicité, étonne par son efficacité, surprend par ses nombreux changements. Quant aux frappes sur les peaux, elles semblent commander tout ce petit monde par ses variations. On pense alors à Sloy...pour ce drôle de rock-noise.

On dégage difficilement une ambiance générale, mais malgré tous ces noms la personnalité affirmée du groupe lâche neuf petites bombes toutes marquantes pour des raisons différentes.

 

Certaines sont jumpantes (les finishs de "Comorian sky" ou "Cinecitta" sont presque "metal"), sans parler de l'étrange "Chasse papier".

Certaines touchent plus que d'autres, comme "5.12.32" et "Troy" par l'incrustration de samples (avec une présence notable sur "Chasse papier). A la manière de Microfilm, l'instrumental et l'extrait de film se mettent mutuellement en valeur.

 

Si des mots me manquaient pour l'écriture de cette chronique, autre chose me manquait encore plus après 38 minutes : la musique de Lindbergh.

photo de Tookie
le 18/08/2014

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 18/08/2014 à 09:08:05

Disque vraiment sympa en effet !

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