Lóstregos - Nai

Chronique CD album (41:23)

chronique Lóstregos - Nai

La Galice jouit d’une longue tradition musicale, dont les racines plongent aussi bien dans la poésie populaire que dans les compositions médiévales réunies dans des « cancioneros », sorte de recueil de poèmes mis en musique. La musique traditionnelle galicienne transmet beaucoup d'énergie et, depuis sa création en 2014 dans la région de La Corogne, le groupe Lóstregos y compte bien y adjoindre la férocité et la véhémence mélodique de son Pagan Black Metal ! Il a fallu trois ans pour que le quartet anachorète sorte de son silence, s’extirpe bon an mal an de sa forêt pour maintenir vivante la flamme noire de la culture galicienne et du folklore local, au travers d’un nouvel album (le troisième) sobrement intitulé Nai. Ce mot signifie « Mère » en galicien, car si Lostregos a quelque chose à nous dire et à nous hurler, cela devra être fait en galicien, et non castillan !

 

L’artiste français David Thierré a superbement retranscrit avec sa création ornant la pochette la beauté mystique que le groupe entend défendre, ainsi que « le voyage introspectif et conceptuel » qu’il souhaite offrir à chaque pérégrin, à travers les éléments de la Nature : l’Eau, le Feu, l’Air, la Terre, l’Ether. Attachés, chevillés même à ses terres, Lóstregos propose ici un joli « point d’équilibre entre la lumière et l’obscurité ». L'intro au violoncelle sur "AUGA - Ondas Serpeantes" nous offre des premiers instants paisibles et délicats, mais ils sont trompeurs puisque le reste s’appuie sur une association robuste entre Pagan, Black mélodique et Heavy Metal. S’en suit "LVME - Cinza Sacra", une grosse proposition frôlant avec les 11 minutes, où à des débuts âpres portés par un riffing à l’ardeur incisive purement BM (2e mn) répondent des ultimes instants bien plus harmonieux et immersifs. Presque rafraichissants... Le souffle épique se mêle à une franche hostilité sur "AR - Fillos do Nordés" avec un solo long et toute en maitrise de Jesùs Ur à la 7e minute, une arme jusque-là utilisée avec parcimonie par Lóstregos. Après trois titres et la demi-heure déjà atteinte, l’entrée dantesque de "TERRA - Proclama da Nai" portée par les imprécations incantatoires de Iena Endv puis par la guitare embarquée dans un solo ramassé mais endiablé, maintient l’attention de l’auditeur presque à son corps défendant ; nous sommes à nouveau placés sous tension, tant par des embardées rythmiques que par des envolées mélodiques solidement composées. Ce Nai, épique et violent (sans doute l’album le plus agressif proposé jusque-là), peut faire la fierté de ces Espagnols, ces corbeaux troubadours, qui portent grâce à leur musique la langue, la culture et la mémoire de leurs anciens.

photo de Seisachtheion
le 27/01/2025

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 29/01/2025 à 19:13:06

Ho c'est bien ça.

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