Loth - 616

Chronique CD album (41:16)

chronique Loth - 616

Disons-le tout de go : ne vous fiez à aucun moment à la note ici inscrite, qui n'est qu'indicative, d'autant plus que je ne suis absolument pas un spécialiste du black metal, mon rapport avec le style se limitant à peu de choses près à la trousse de maquillage de carnaval oubliée par mon petit-cousin il y a une paire d'années et qui zone désormais dans le fond d'un tiroir.

D'accord, j'exagère un peu, je n'ai pas de petit cousin. Et j'écoute effectivement un peu de black, mais je suis bien loin du degré de connaissance du genre de certains de mes collègues scribouillards en ces pages.

 

Alors quand Flo de Specific Recordings m'a envoyé le nouvel album des Messins de Loth cet été (et auprès de qui je m'excuse pour le retard accumulé pour la publication de cette chronique, allez cliquer sur les liens 'acheter les disques du label' sur leur site pour me faire pardonner, allez, allez, on clique on achète !), je n'ai pas trop su par quel bout le prendre.

Tout ce qui me venait en tête, c'était « Dis-donc, ils ne font pas la course à les chats, Loth ». Et quand bien même il s'agit d'un calembour de qualité supérieure, ça restait léger comme analyse. Il a donc fallu pousser un peu plus loin pour que 616 (The number of the beast) puisse acquérir une chronique acceptable. Et ça, ce sera à vous de voir en fin de lecture (à la fois celle du disque et de la chronique).

 

J'ai pourtant déjà croisé le chemin de quelques-uns des doigts composant cet orchestre, puisqu'on en retrouve chez les excellents Bishop, Oi Boys, Hyacinth ou encore invités dans un morceau blackisé du Seul Element. Ainsi que Flo donc, qui pour sa part vient s'arracher le larynx et les poumons quand il n'est pas en train de bricoler au label ou à la boutique. Et du coup, moi, de ce côté des écouteurs, j'ai fini par décider d'écrire sur cet album de beuhmeuh mais du point de vue de quelqu'un qui écoute du hardcore, tout en essayant de se faire comprendre par les beuhmeurs et les beuhmeuses.

 

Le premier morceau « La Douleur Tombée du Ciel » m'aura cependant d'entrée mis à l'aise pour la suite, puisque j'y trouve des repères qui me parlent, entre son Lovecraftien de titre et son attaque à en d-beat. Downfall of Gaia, Ulva ou Welk n'étant donc pas trop loin, je suis rassuré pour la suite, lorsque les attaques plus directement blast et tremolos s'invitent sur le devant de la scène. Il s'agit typiquement du genre d'approche qui me plaît dans le black metal, à mi-chemin entre les influences punk et des groupes atmosphériques tels que WITTR, en plus bagarre donc. Et pourtant, ces côtés punk se feront de plus en plus discrets à mesure que 616 défile dans les oreilles, pour ne ressurgir vaguement que sur le dernier morceau « Coeur Caligula ».

 

Entre ces balises initiale et finale, les titres sont longs (environ huit minutes en moyenne) et se développent en articulant plusieurs idées, souvent dans des directions se voulant froides et étouffantes, ou permettent de plonger dans les ambiances en leur laissant le temps d'imprégner l'atmosphère : si l'école atmosphérique et une vision parfois plus old-school se font toujours sentir, avec une guitare lead qui guide toujours une mélodie dans les assauts, même si elle est parfois étouffée, on notera par exemple le chouette break sur « Ad Libitum » après la mi-morceau, ou la seule véritable respiration de l'album avec les sept dernières minutes de « S.E.U.M. », contemplative et qui arrive à point nommé avec sa dynamique bien gérée et ses relents à la limite du post rock et du doom rock psyché. Et si l'intro de ce morceau lui fait bien porter son nom, cette longue « outro » introduit idéalement au dernier assaut qu'est « Coeur Caligula » et à ses chouettes riffs d'entrée et son intensité qui s'étale là encore dans la durée.

 

Bref, il m'a fallu pas mal d'écoutes pour parvenir à prendre finalement pleinement l'ensemble de 616 à sa juste mesure, et je ne pense au final pas que ce soit seulement dû à mon relatif manque de connaissances plus générales du genre. Au contraire, je pense que ce disque de Loth se fiche un peu des préférences de qui l'écoute, et ne se laissera pas assimiler dès le premier tour : il s'agit de saisir le bon moment, celui qui résonne avec les ambiances et les intentions posées ici par les Messins.

J'ai donc mis du temps – et du retard, de fait – mais je ne le regrette pas. Et je ne doute pas que cet album saura se frayer un chemin chez qui veut bien lui laisser sa chance, et des oreilles plus aguerries que les miennes à ce type d'exercice y trouveront peut-être plus immédiatement leur compte.

 

Bref encore, vous allez me faire le plaisir de rendre visite à Specific Recordings ou Vendetta Records (LP) ou Neutral Records (K7) ou Duality Records (CD) et d'en acheter tout le catalogue, on sait bien que vous avez de l'argent et les petits labels indés en ont besoin, autant que les groupes.

 

A écouter en repensant à tous les calembours que je vous ai épargnés tout au long de cette chronique, because there was a lot(h). …..... (ah mince).

photo de Pingouins
le 21/12/2023

12 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 21/12/2023 à 09:34:55

Pour un soi-disant non spécialiste en beumeuh, tu en parles plutôt bien de ce disque, tu évites même que ça parte en queue de poisson.

Moland

Moland le 21/12/2023 à 09:48:49

Le groupe préféré de Jesse Garon

Xuaterc

Xuaterc le 21/12/2023 à 11:09:23

Mince, je l'ai pas celui-ci. J'aurais plus pensé à Nino Ferrer!

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/12/2023 à 12:58:45

Je vois que l'écriture LapinouCromesque commence vraiment à faire des rasages ici. Je pourrais revendiquer la patte éternité de cette intro et c'est cool.

Moland

Moland le 21/12/2023 à 13:13:46

Loth et Garon

cglaume

cglaume le 21/12/2023 à 13:19:29

🤣🤣

Xuaterc

Xuaterc le 21/12/2023 à 13:23:47

Merdeg comme dirait un Francis Cabrel à jeun

Pingouins

Pingouins le 21/12/2023 à 16:37:30

Loth et Garonne, j'y avais pensé, oui. 
J'avais aussi des dérivés de "y'a-t-il pile Loth dans l'avion ?", des trucs avec Charloth Gainsbourg, et pas mal de conneries, mais j'ai décidé de me restreindre pour me concentrer un peu plus sur le contenu :p

cglaume

cglaume le 21/12/2023 à 17:26:37

Même pas de « Arrête ton char, Loth : t’es aux fraises ! »…

el gep

el gep le 21/12/2023 à 21:29:03

Mein Gott, je vous conchie, pourriez pas parler de musique au lieu de faire des commentaires de merde ? (ah oui c'est vrai je fais souvent pareil)

noideaforid

noideaforid le 23/12/2023 à 16:15:56

El gep prend la mouche, le t(h)on monte! 
Je ne suis pas un adepte du black mais un peu comme toi, j'ai un début de sympathie pour l'atmosphère que ça dégage ! Je vais laisser le temps faire le reste. 

el gep

el gep le 23/12/2023 à 23:59:54

Ohlalalala, et ça continue...

(continuez, continuez !)

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