Maria Magdalena - Maria Magdalena
Chronique mp3 (16:21)

- Style
Nawak 'Trombone metal' arty - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2013 - écouter via bandcamp
Ils sont 4 membres d’une improbable tribu, 4 quadrupèdes tout peinturlurés de noir et de blanc, 4 énergumènes drapés de mystère, tout juste humains serait-on quasiment amenés à penser. Pourtant non, bien tenté mais il ne s’agit pas là d’un groupe de black tribal façon Sat[arz]an – quoique la référence à Marie Madeleine, la putain biblique, aurait pu correspondre au trip transgressif cher à nos amis les misanthropandas.
En fait Maria Magdalena évolue dans la sphère d’un metal expérimental et cuivré, plus nawak que franchement « Avant-garde prise de tête », mais pas non plus Youpi-youpla-gros-nez-rouge-coussin-péteur. Assis sur les solides fondations d'un noyau guitare-basse-batterie, ces lyonnais (Ah! Tribu mon c**: les masques tombent!) se singularisent par l’utilisation d’un trombone ainsi que d’un chant qui tantôt déclame, tantôt susurre, tantôt se frotte les cordes vocales à un registre extrême, psychiatriquement non neutre. Dans l’esprit, c’est sans doute de Sebkha-Chott – son imagerie mystérieusement grotesque, son tyran sarcastique fulminant joyeusement derrière le micro – dont nos madeleines se rapprochent le plus, même si on pense également à Psykup ou Aspirateur de Langue dans une version plus sombre et moins orientée chanson (…pour autant qu’on puisse trouver ces 2 dernières formations « orientées chanson »!). Eux vous diront qu’ils pratiquent le Metaljazzrocksalsabossanovapopslam[...], mais nous nous refusons à cautionner cet équivalent HumanCentipedesque de l'étiquetage stylistique!
L'EP éponyme dont on vous cause présentement ne comporte que 4 titres pour un gros quart d’heure de musique, ce qui ne fait pas lourd. Mais en même temps c’est déjà pas mal pour ce 1er jet, l’univers du groupe demandant un certain temps d’adaptation avant de pouvoir en apprécier pleinement la décoration de vieux cirque à l’abandon. C’est vrai que le son de la chose n’aide pas non plus des masses, la guitare (du moins quand elle est en mode metôôôl) étant malheureusement étouffée tout au fond du garage, et piétinée dans le mix par les autres instruments. Mais cela n’empêche pas Maria Magdalena de séduire (la bougresse!) sur la durée – ou du moins de titiller hardiment notre curiosité.
Car les diverses déclinaisons ici proposées de ce metal/rock sombre et libre, étroitement marié à Monsieur trombone, réussissent toutes à leur niveau à marquer des points. Sur « Error » par exemple, les gros décibels se font tout d’abord punk’n’roll thrashy avant d’opter, 2 minutes plus tard, pour un registre écrasant, répétitif et lent, comme si Gojira se mettait au doom. Sur « Kimamila » (le syndrôme « Papaoutai »?), c’est encore une fois au bout de 2 minutes que la guitare replonge dans un trip metal moderne oppressant et hypnotique, avant de partir faire le zouave (la zouavette?) à dos de trombone. Sur « Os », malgré l’intervention d’un chant féminin apaisant, le groupe s’essaie lors du refrain à un metal louchant vers le hardcore. Le dernier titre sera sans doute le plus dur à avaler pour le commun des poilus, celui-ci commençant par mettre en musique le « Silence » via une séance d’électro minimaliste évoquant les derniers efforts d’une mouche agonisante piégée sous un verre. Puis le morceau se développe ensuite au sein d’un cocon jazzy hyper duveteux à l’intérieur duquel le chanteur se confie non sans une certaine appréhension. Heureusement le propos se muscle progressivement jusqu’à atteindre les platebandes d’un metal trombonnesquement apocalyptique et ultra-pesant (décidément nos gaillards aiment lester les feuilles de l’auditeur de quelques bonnes pelletées de plomb).
Dans l’ensemble, malgré une dimension carnavalesque et nawakement mystérieuse, ça ne rigole donc pas tant que ça chez Maria Magdalena. Et pourtant on ne peut s’empêcher de garder un sourire en coin appréciateur à l’écoute de ces premiers pas très prometteurs. A suivre donc, et à voir sur les planches en compagnie de (rêvons un peu) Ni et Aspirateur de Langue... En voilà une affiche qu’elle serait bonne tiens!
La chronique, version courte: Maria Magdalena est une tribu de musiciens iconoclastes pratiquant un metal/rock cuivré et bien barré, entre Aspirateur de Langue, un Psykup ruminant de noires pensées et Sebkha-Chott. Dark, nawak et bien sympathak, donc.
6 COMMENTAIRES
cglaume le 02/07/2014 à 16:10:26
Gloups: il ne s'agit pas de trompette, mais de trombone. Je corrige...
pidji le 02/07/2014 à 16:11:30
haha du coup c'est parti comme ça sur la toile !
cglaume le 02/07/2014 à 16:35:36
Pas grave-grave non plus
pidji le 02/07/2014 à 16:59:02
nope, j'ai pu modifier sur facebook ;)
Achokirkouk le 03/07/2014 à 17:41:06
Déjà fait pour le concert avec Ni! ;)
http://www.le-fil.com/Marvin-Ni-Maria-Magdalena?date=17-1-2014&var_mode=recalcul
Il y a de nouveaux titres sur leur site
http://mariamagdalena.fr/
cglaume le 03/07/2014 à 18:04:18
Belle affiche !
AJOUTER UN COMMENTAIRE