Meatfeast - Hands Like Claws

Chronique mp3 (7:43)

chronique Meatfeast - Hands Like Claws

A peine quelques mois ont passé depuis la sortie de Skin Tucked In, Meatside Out, et déjà Meat Feast nous propose de pousser un poil plus loin le massage trépanatoire de nos chers tympans en nous calant Hands Like Claws entre les feuilles. Le diagnostique, mes chers confrères, n’en est que plus clair… Et plus effrayant! C’est que – avec ce monstre affublé de serres qui nous retourne les chairs et nous tapisse l’intérieur avec notre propre peau – les titres choisis pour ces 2 EPs dressent un tableau assez fidèle de l’aura salement « freak » dégagée par la musique du groupe. Car le programme proposé par ces barjots d'anglais est essentiellement basé sur une sorte de psychotic dark nawak metal aussi inquiétant que bizarre, une sorte de « Vol au-dessus d’un nid d’oranges mécaniques avec Scooby Doo Airlines » clownesquement fatal.

 

Côté musique, Meat Feast continue donc d’asseoir sa personnalité, quelque part entre Mr Bungle (surtout), Carnival in Coal et – cette fois, au lieu de Polkadot CadaverVladimir Bozar, dans une version plus extrême et fortement marquée d’un point de vue psychiatrique. Ainsi dès le tout début de « A Void Can Be Willed », la séance de questions-réponses à laquelle est soumis un pauvre hère sur le point de craquer nous met direct’ dans l’ambiance. D’ailleurs, après quelques conseils dispensés par une voix aux « doux » murmures growlés et un interlude « Il était une fois dans l’Ouest », notre protagoniste sombre corps et âme dans un plan death sombre, puis lâche finalement son trop-plein de vapeur lors d'une méchante déflagration de black blasté. Mais la rédemption arrive peut-être bien quand même en fin de morceau, lors d’un feu d’artifice où convergent progressivement les forces du côté obscur et un chant clair posant un refrain à l’accroche et aux dimensions qui renvoient à la fin de « Self-inflicted Haircut » (sur l’EP précédent).

 

Mais là où la cocotte-minute explose le plus violemment, c’est sur le psychotique « Domestic Violence » au sein duquel Mr Scrote (mélange physique de Bzour – from Ufych – et de Franck de Lyzanxia) part dans un délire vocal hystérique 200% Pattonien et carrément excellent. Puis les parties de Woody Woodpecker en camisole de force laissent place à un final plus « smooth », où un saxo de velours et une douce voix féminine nous font des gouzi-gouzi coquinoux dans les coussins confortables d’un club de jazz cosy. Grosse – mais courte! – montée d’adrénaline, suivie d’un lâché d’endorphine libératoire…

 

Il est évident au vu de la proximité des artworks et du style des morceaux présentés que Skin Tucked In, Meatside Out et Hands Like Claws sont naturellement destinés à allier leurs forces au sein d’un premier album qui promet d’être particulièrement savoureux. Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’un Ipecac ou autre label n’ayant pas froid aux yeux accepte d’accorder à Meat Feast les moyens nécessaires à la réalisation de cette petite pépite annoncée. Vivement la suite donc!

 

 

 

 

La chronique, version courte: un 2e EP qui continue d’explorer les possibilités du psychotic dark nawak metal Pattonien dont Skin Tucked In, Meatside Out n’avait fait que poser les fondations.

photo de Cglaume
le 27/01/2012

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