Meatfeast - Skin Tucked In, Meatside Out

Chronique mp3 (7:27)

chronique Meatfeast - Skin Tucked In, Meatside Out

Amis végétariens à l’estomac fragile, et vous autres qui avez du mal à digérer les folles zébulonneries à la Mr Bungle: passez votre chemin, parce qu’avec les grands bretons de Meat Feast, vous allez avoir à vous enfourner un maousse de steak de nawak metal Pattonien.

 

Enfin quand je dis « maousse », j’abuse un peu, car ces adorateurs du grand Mike et de John Zorn diffusent leurs productions au compte-gouttes. En effet Skin Tucked In, Meatside Out est le premier d’une série de 2 (…au moins; je ne lis pas dans l’avenir!) EPs sortis à quelques mois d’intervalle et contenant 2 titres chacun. Peut-être leur expérience passée au sein de Jazz Thrash Assassin les aura poussés à revoir leur stratégie en terme de diffusion de la musique et, à l'image d'Aspirateur de Langue et de sa série de 3 EPs, à avancer doucement et régulièrement plutôt que d’en mettre un grand coup ponctuellement et d’avoir du mal à maintenir la pression sur le long terme. Quoiqu’il en soit, en dehors de l’absence d’un support physique qui serait à même de satisfaire les plus fétichistes, on peut dire que le groupe nous gâte vu la qualité des titres présentés, mais aussi des visuels réalisés et même du clip tourné pour « Self-Inflicted Haircut ».

 

Mais laissez-moi éclairer votre lanterne avec une ampoule halogène plutôt qu’avec la faible chandelle de ce début de chronique. OK, Meat Feast doit manifestement beaucoup à Mr Bungle, Fantomas & co, mais son approche s’avère un peu plus sombre, plus menaçante, plus tourmentée et plus extrême aussi – ceci pouvant sans doute être mis sur le compte d’une admiration assumée pour The Dillinger Escape Plan –, ce qui les rapproche également de Polkadot Cadaver et de Carnival In Coal. Sur « Self-Inflicted Haircut », la structure est franchement accidentée, notamment au tout début où l’auditeur se retrouve bousculé sans ménagement contre les murs de la cellule capitonnée où il a été invité. Puis, en milieu de morceau, la lumière se met à percer progressivement, amenée par un chant clair, une chouette guitare lead et une aura cinématographique qui montent tous trois en puissance jusqu’à l’apothéose finale... M’enfin tout cela ne réussira pas à éloigner durablement la vieille chouette croassante qui persiste à vomir ses pseudo-shrieks jusqu’en bout de titre.

 

Sur « Sparrow Mask », on retombe dans la fusion Bunglesque old school, avec une alternance marquée entre attaques vomitives martelées et happy rock cuivré, ces deux composantes finissant par fusionner sous l’égide d’un saxo fou. La guitare brille cette fois plus vivement encore que sur le premier morceau, notamment lors d’une trop courte échappée de heavy speed classieux (à 2:47). Bilan: un morceau grand, racé et accrocheur, ceci malgré le caractère furieusement touffu et torve de la musique.

 

Certes, à première vue, Skin Tucked In, Meatside Out sent le Mike Patton à plein nez. OK, à seconde vue l’impression persiste. Mais cette influence est avant tout un socle sur lequel Meat Feast réussit à bâtir son propre édifice musicalo-psychiatrique, tout aussi inquiétant et passionnant que celui de son mentor. Vous pouvez écouter tout ça ici, alors si vous êtes clients de ce type de metal hautement effervescent, ne vous en privez surtout pas... Et on se retrouve très vite pour parler du 2nd EP, Hands Like Claws!

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: un disciple brillant de Mr Bungle, Carnival In Coal et consort, qui – tout en s’inscrivant clairement dans la tradition du genre – réussit à suivre sa propre voie, plus accidentée, sombre et pathologique.

photo de Cglaume
le 27/01/2012

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