Memoriam - To The End

Chronique CD album

chronique Memoriam - To The End

Le précédent Memoriam avait créé la surprise avec une efficacité à toute épreuve.
Rapprochant, un peu, le combo, de Qui-Vous-Savez-Sinon-Vous-Dégagez.

Je serai plus modéré avec ce To The End

 

Pourtant, si le fantôme de Qui-Vous-Savez-Sinon-Vous-Dégagez fait toujours preuve d’une redoutable santé sur le premier morceau de ce dernier album, Memoriam s’affranchit enfin de son Grand Frère.

Un bien pour un mal ? Chais pas, chuis pas un philosophe de droite pour enfiler des perles rhétoriques.

Bon, Memoriam ne va pas nous ménager de grosses surprises là, faut pas déconner non plus. Mais l’album est assez bien fichu. La faute, ou plutôt grâce à une track list bien pensée.

L’héritage de Qui-Vous-Savez-Sinon-Vous-Dégagez. étant plié sur le premier morceau, "This War Is Won" va se charger de préciser le propos de la suite.

Il sera insurrectionnel, d’une puissance et d’une modernité dans le son parfaitement adaptées à la fin de nos régimes démocratiques actuels.

Car faut pas déconner, vous croyez encore à la démocratie à la française, vous, après l’allocution de notre dictateur néo-libéral du mercredi 31 mars 2021 ? Marrez-vous. Vous rigolerez moins quand la politique à la birmane s’invitera dans nos rues bientôt. Continuez à causer de chiffres romains et de mères voilée accompagnant les sorties scolaires, l’État s’occupe de vos droits.

 

Je fais une digression bien relou ?

Et bien Memoriam aussi.

 

Car après un "No Effect", épique as fuck, "Failure To Comply" vous fera monter sur la barricade ou craindre pour votre SUV et vos SICAV, bande de poucaves…

Ce n’est pas pour rien que certains membres du groupe ont été arrête récemment lors d’une manif Black Live Matters. Karl Willets est toujours une gauchiasse et c’est cool.

Le morceau, à la rythmique surpuissante, martèle, alors, son message en mode rouge punk. Bon, le terrible "Corrupted System" sur For The Fallen l'était déjà aussi.

Après, les gaz lacrymaux et les traumatismes faciaux infligés au nom de la défense de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité, le doomy et funèbre "Each Step (One Closer To The Grave)" va se charger de vous démontrer, aussi, que le Monde d’Après n’est pas partie pour devenir celui de Bisounours.

Avec le titre éponyme qui suit, la connexion est maligne, à telle point que les deux plages ne semblent en former qu’une seule. Et là encore, la rythmique de l’ancien Sacrilege et Conflict fait mouche, en enrichissant un morceau qui a sa part de petites subtilités coquines.

 

A ce stade, il faut causer, encore, du Capitaine Willets.

Je me doute qu’en live, il risque d’accuser l’âge mais en studio, sa voix d’ogre au phrasé parfaitement intelligible, fait mouche. Quand on a un minimum de messages à faire passer, ça peut servir. Sa performance souffreteuse sur The Silent Vigil est définitivement oubliée.

"Vacant Stare" se fera, ensuite, le plus vieille école, en syncope thrash. Et là, encore, les breaks simplissimes et une formule éprouvée seront redoutable d'efficacité. Le (grand) père Willets semble être un grand fan de Killing Joke, mais perso c’est Godflesh que j’invoquerai sur "Mass Psychosis". L’exercice est casse-gueule mais assez réussi au final.

La puissance mélodique clôturant l’album montre également un visage différent, celui de la mélancolie et qu’on ne connaissait pas à la machine de guerre anglaise.

 

To The End prouve amplement que, malgré son rendement assez suspect, Memoriam compte parmi les formations qui comptent du Death Oldschool… moderne.

 

photo de Crom-Cruach
le 02/06/2021

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