Miracle Blood - Hello Hell

Honni soit le noise punk, si j’en crois les informations relatives à sa classification, apparemment considérée comme une appellation alternative du noise rock. De deux choses l’une : soit le rock et le punk, c’est finalement à peu près la même chose – bah quoi ; z’avez quand même jamais vu de vestes à patchs ailleurs que dans les vieux squats où se produisait The Exploited dans sa version primitive quand même ? –, soit le parti du bruitisme ne sert finalement qu’à défier la bataille d’Hernani entourant leur hiérarchisation encore aujourd’hui.

Il faut dire que le punk a beau davantage jouer la sursaturation, noyée dans une collection de nappages bruitistes celle-ci, à défaut de s’estomper, n’en prend pas davantage la mesure en termes purement instrumentaux. À défaut, l’esthétique vocale choisie par Miracle Blood en rehausse déjà mieux les aspérités, avec un usage des chœurs des plus inspirés (« Phenomenon ») mais aussi d’un chant clair assez moche dans la hauteur de certaines de ses inflexions (« I’m Not Complaining » ; bah voyons tiens…). Hello Hell prend en fait le parti du bruitisme à l’appui de mélodies peu ou prou calées sur la maîtrise de ses distos (« Lobotomizer ») et du noyage par celles-ci de leurs partis-pris les plus expérimentaux (« Prepare For Breakfast »).

Un peu trop constant dans sa revendication stylistique, l’album peut s'avérer faiblard malgré la relative richesse de ses sonorités les plus punkisées, qui manquent d’un punch ragaillardissant dans la multiplication de ses breaks (« Ghost Marching Slow »). De quoi mosher, Miracle Blood en donne ça ne fait pas de doute ; sa sonorité raw que l’on sent plus construite que réellement imposée par les contraintes matérielles du groupe, manque toutefois d’authenticité en regard des standards du style (« Rather Be Nothing »). Un comble vis-à-vis de la qualité du mastering, que l’on doit à l’ingé son de rien de moins que Nails et Sleep pour ne citer qu’eux.

Hello Hell demeure une curiosité fort agréable à l’échelle d’une niche de niche des plus underground, à la mesure des goûts des adeptes des concerts d’En veux-tu? En v'là! à l’échelle de la scène parisienne. Un bon défouloir que l’on se gardera tristement d’ériger en album de chevet.

Aldorus Berthier

le 16/12/2024