Morbid Flesh - Embedded in the Ossuary
Chronique Maxi-cd / EP (23:27)

- Style
Swedeath - Label(s)
Unholy Prophecies - Sortie
2014 - Lieu d'enregistrement Moontower Studios
- écouter via bandcamp
Mea Culpa Ouhlala: cela fait un sacré bail que les dernières sorties Swedeath n’ont point égayé les riantes colonnes de CoreAndCo. Bon, pour se justifier piteusement on se cachera un peu derrière l’excuse pas complètement fallacieuse que la descendance d’Entombed a peiné à réveiller le feu de l’ancien volcan que l’on croyait trop vieux ces derniers temps. Il est vrai que ça commence à devenir un sacré casse-tête pour les jeunes disciples de cette micro-chapelle de réussir à concilier hommage révérencieux et injection de nouveauté … Mais les auditeurs exigeants que nous sommes espèrent toujours que se produise ce miracle mystérieux qui fait parfois jaillir grâce et puissance nouvelles des codes figés du death baveux à la Papa.
Alors, qui est donc la prochaine candidate au titre de Miss Dember? Eh bien – vous l’avez lu sur le panneau avant de rentrer en ces lieux, inutile de feindre la surprise: Morbid Flesh. Ce groupe de Barcelone, né des cendres de combos encore plus underground, a dédié ses 7 années d’activité au culte de Death et des Grands Anciens de Stockholm en livrant en offrande une démo, un premier album (Reborn In Death, sorti en 2011) et le présent EP, Embedded in the Ossuary.
Et tout comme vous aviez vu le nom de cette joyeuse bande de nécrophiles des marais avant d’entamer la lecture de ces quelques lignes, vous avez également vu la note, et tiré la conclusion qui s’impose: c’est pas encore ces zigs qui vont être à l’origine de la 2e grande vague du Revival Swedeath. Parce qu’il ne s’agit ici de rien d’autre que d’élèves appliqués et sincères officiant dans le classicisme entombedien sans aucun signe distinctif, quel qu’il soit. Voix virilement spectrale, changements de braquet allant du doom fangeux au tagada-tagada up-tempo-mais-pas-blasté, atmosphères froides tendance brouillard humide et fond du trou Chtulhien, impressions de déjà vu par palettes entières: on est typiquement en présence du petit skeud sympatoche qu’il est toujours plaisant d’extraire de sa CD-thèque lors d’une pioche les yeux fermés, mais qu’on oublie en 3 heures chrono.
Histoire de ne pas se contenter de la chro-type pour album gravement Grave-like, farfouillons un peu de-ci de-là dans la tracklist. Un bon point que l’on accordera gracieusement au groupe est la présence régulière de petits soli et autres leads qui habillent les zombies de service d’élégantes guenilles. De même – pour rester dans les touches de bon goût – l’entrée en matière se fait à l’occasion d’un « Entrance to the Ossuary » lourdement drapé d’une mélodie aussi belle que funeste, et habité de hurlements et autres harangues indistincts que l’on imagine extraits d’un bon vieux film d’horreur lovecraftien. Bref: l'intro est classique mais classieuse. Et puis tiens: ajoutons aux quelques références ci-avant citées un autre fantôme du passé: sur « Rising of Shadows », le débit de Vali et la sécheresse de la frappe rappelle le Gorefest de « The Glorious Dead ». Sympa! En fait le seul petit faux pas de cet EP tient dans le long (...7:21) et terne « From Beyond The Bounds » qui ne tient pas vraiment ses promesses: trop générique et bas du front, on a du mal à ne pas s’emmerder fermement quand arrive une conclusion qu’il aurait été plus inspiré de faire arriver un peu avant la barre des 3 minutes.
Rien de nouveau sous les cieux gris-mauve des marécages suédo-espagnols donc. Embedded In The Ossuary ne fera qu’apporter quelques millimètres de plus à la pile gigantesque des albums du genre, sans toutefois démériter si on le compare à nombre de ses collègues en putridité. Pas formideshble Morbid Flesh, mais recommandable, donc.
La chronique, version courte: ultra-orthodoxie swedeath. Marécages. Zombies. Entombed. Chtulhu. Chape de plomb guitaristique. Pas un poil d’originalité. Mais efficacité. Comme 6666 autres groupes aussi méritants.
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