Mourir - Disgrâce

Chronique CD album (38:09)

chronique Mourir - Disgrâce

En matière de Black Metal, il existe en gros deux écoles. La première qui relève plus de l’attaque des clones avec une course aux clous et au corpsepaint, à qui sera le plus trve. La seconde relève du style vie, pour laquelle la musique est une nécessité, un réel exutoire. Les toulousains de Mourir font partie de la deuxième catégorie avec leur Black Metal froid et suffocant. Toujours composée de musiciens actifs dans Drawers, Plebeian Grandstand, Angoisse, Indigo Raven, bref une bande de joyeux lurons de qui on est en droit d’attendre une musique sombre, rugueuse et violente. Et il n’y a pas tromperie sur la marchandise à l’écoute de ce deuxième album, à peine plus long que son prédécesseur.

 

Mourir n’est pas là pour se mesurer la teub mais bien pour distribuer les torgnoles, six pour être précis. Pour cela, il a choisi un Black Metal oppressant, dans le prolongement de ce qu’il proposait déjà sur Animal Bouffe Animal, avec une production, fruit d'enregistrement en conditions live, qui met en avant la batterie et le chant, toujours aussi radical, intransigeant et sauvage. Versatile, il est un des moteurs de l’intensité du groupe, qui saisit l’auditeur à la carotide pour ne jamais le lâcher. il est parfois à rapprocher du Black à casquette Cascadian, sans son aspect contemplatif, mais plutôt proche dans son rejet et sa haine viscérale de la société actuelle et son regard misanthropique sur le futur peu reluisant de la planète.

 

Chaque musicien semble jouer comme si sa vie en dépendait mais toujours au service de l’ensemble, jamais pour se mettre en avant, le collectif est plus important que les individualités (comme disent les sportifs). Le riffing est implacable, hargneux, tout en restant intelligible et parfois groovy. Les ambiances sont terrifiantes et glaciale, omniprésentes et sans relâche.

 

Avec des formations comme Nature Morte ou Néfastes, Mourir (p**ain, quel nom quand même) est porteur d’une certaine vision moderne du Black Metal, à mille lieues des poncifs et des dogmes défendus rimmel et clous par des auto-proclamés gardiens du Temple. Je suis prêt à parier mes emprunts russes et mes Reich Marks de 1919 que l’on tient là l’avenir du genre.

photo de Xuaterc
le 09/09/2022

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