My Life With The Thrill Kill Kult - Confessions of a Knife

Chronique CD album (52:56)

chronique My Life With The Thrill Kill Kult - Confessions of a Knife

Le Rock de divertissement américain a de tous temps proposé une série de groupes et de personnages hauts en couleurs à haute teneur addictive. D’Eddie Cochran avec ses futals en cuir à Marilyn Manson en passant par Lux Interior. Le goût des couleurs et de l’esthétique a souvent accompagné la musique majoritairement… dansante.
Avec My Life With The Thrill Kill Kult, on atteint, en effet, un paroxysme dans les sons et les couleurs droguées. Le groupe se forme en 1987. On se dit que le corps humain et le cerveau sont des machines agréables conçues pour survivre à toutes les douleurs. Car pour sortir une musique si festive en empruntant tous les plans les plus sombres, il faut faire preuve d’une sévère rigueur et bénéficier d’une constitution hors normes. Ne vous méprenez pas derrière l’image et les ont-dits, se terre une masse de travail dévolu à l’Art.

My Life With the Thrill Kill Kult présente des accointances avec Ministry et pour cause, non seulement, ils sont potes, mais la manière de gérer le groupe ressemble de près à l’empreinte totémique posée par Al Jourgensen (et pendant quelques années Paul Barker). Frankie Nardiello aka Groovie Mann – chant- et Marston Daley aka Buzz Mc Coy – Claviers, samples, guitares, programmation – forment le duo inoxydable. Tonton Al a rejoint un temps Special Affect, groupe fondé en 1977 par Nardiello – pas encore Groovie - où l'on retrouve le bassiste Marty Sorenson, Tom Hoffman à la guitare et Harry Rushakoff à la batterie (futur Concrete Blonde). Special Affect publie en 1980, Too much soft living. Le reste appartient à l'histoire, Jourgensen enfante Ministry et Nardiello se plonge dans la composition d'une musique de film avec un ami de Chicago Marston Daley ; Hammerhead housewife and The Thrill kill kult. Le film ne verra jamais le jour mais le duo se décide à publié un EP 3 titres avec leur matériel. à la différence de Ministry, TKK s'impose derechef comme un vrai duo !

Confessions of a Knife, deuxième effort du combo, voit le jour au milieu de l’année 1990, sur le label Wax Trax. Il deviendra avec le temps l’une des plus grandes ventes de la boîte. « A Daisy Chain for Satan » en ouverture marque les esprits et déclenche l’ire de Tipper Gore, sénatrice américaine (encore marié à Al gore). Le titre - une guirlande de marguerites pour Satan- a tout pour lui, de l’allusion sexuelle au Mal incarné. Le pauvre Tipper ne sera pas en reste avec les autres titres de l’album… avec TKK tout court ! Sexe, drogues, perversions, mais aussi plaisirs à tous les étages ont donnés matière à bien des ulcères pour les défenseurs de la – bonne éducation judéo-chrétienne-.
D’emblée, aux guitares acérées et aux samples douteux, on retrouve un groove malin sur l’ensemble des titres. Une vraie invitation au déhanchement et Confessions of a Knife – deuxième album- ne passe pas à côté de ce postulat dansant. « A daisy chain for Satan (Acid and Flowers remix) » qui ouvre la plaque est un modèle du genre. Langoureux, habité, cette basse reptilienne et ce bon vieux son de synthé typé 80's. Le titre se présente sous la forme d'une conversation (!), un point de vue original. « The Day of Swine and Roses » verse dans un funk froid. 2 titres plus anecdotiques nous amènent à la plage éponyme. Vous vous souvenez, on causait cinéma. « Confessions of a knife (part I and II) » prouve l'attrait et une certaine finesse dans l'écriture d'images en musique. Ce track hésite entre une b.o pour Miami Vice et Robocop.

« Ride the Mindway » replonge l'auditeur dans cet indus-boule-à facettes, si cher au groupe. « Rivers of blood, years of darkness » est un titre plus ambitieux qui joue sur les textures de sons et il est tout aussi cinématographique. « Kooler than Jesus (Electric Messiah mix) » aurait pu figurer sur Twitch de Ministry sans problèmes, on retrouve ce titre sur quelques compilations et plus encore lors de soirées goth pendant la session EBM durant toutes les 90's. « Burning Dirt » propose un groove envoûtant, il reprend le principe de la conversation.

Chez nous MLWTTKK est surtout connu pour sa participation à des b.o comme pour le film The Crow (1994) pour le titre « After the Flesh » probablement l’un des moins représentatifs du groupe. S’il fallait chercher une familiarité, on se pencherait sur l’œuvre des Revolting Cocks au point de se demander qui à influencer qui ?
Confessions of a Knife est probablement la porte d’entrée idéale dans l’univers des chicagoans, un univers riche d'une quarantaine de sorties, tous formats confondus, depuis un peu plus de 25 ans .


 

photo de Eric D-Toorop
le 17/11/2013

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