Narzissus - Akt III: Erlosung

Chronique CD album (41:37)

chronique Narzissus - Akt III: Erlosung

Une année de chroniqueur Black Metal n’en pas tout à fait une, si on ne se coltine pas la chronique de l’une des nombreuses sorties – c’est d’ailleurs une course perdue par avance … – de l’artiste Erech Leleth. La chronique du très bel EP Aurea Aetas de Grandeur, sorti en 2021, a été l’occasion pour moi de figer, le temps d’une review, le talent de cet Autrichien dans ces projets d’alors, en écrivant quelques lignes supplémentaires sur les dernières propositions de Carathis (Raw Black punkisant) et surtout d’Ancient Mastery (BM épique). À part qu’il sévissait déjà dans le Black/Death (Order of Ištar), le Black/Thrash/Speed Metal (Golden Blood), le BM gothique (Haunted Palace) et l’Atmoblack (Der Toten Lebend Schein)… ! Depuis ma dernière kro, vous croyez qu’il a mis le frein-à-main !?! Et ben nan ! Il s’est lancé dans l’ambiance Heavy Metal /Folk médiéval avec le très étrange Bergfried et ses deux EPs Romantik I et II, mais aussi dans la vibration Post-Black Metal / Shoegaze avec son ultime création – un peu déstabilisante d’ailleurs avec ses paroles à la fois en anglais et en espagnol – Summer Haze ’99.

 

On s’y perd un peu… Si on faut les comptes, on en est à neuf projets, plus ou moins actifs, n’est-ce pas ? Toujours pas : DIX ! Erech a eu en effet la bonne idée de réactiver au début de l’année Narzissus (anciennement Narziss), l’un de ses premiers jets dans le Beuh Meuh ! Il importait pour lui de clore une trilogie entamée en 2020 avec deux EPs 4-titres (il aime beaucoup ce format) :  Akt I : Wille et Akt II : Fall. Soutenu pour sa sortie vinyle par Shape Of Storms Records, un p’tit label américain, son Akt III: Erlosung gagne en ampleur, moins en nombre de pistes (cinq) qu’en durée (plus de 41 minutes). Narzissus tient enfin son long-format !

 

La pochette de l'album auto-produit (sortie digitale)

 

Enregistré entre 2021 et 2023, cet album conserve ce bel équilibre entre mélodie et agression, même si l’approche paraît moins directe, moins crue que pour les deux premières pierres, qui comportaient des morceaux particulièrement hargneux et inspirés, à l’exemple de "Weltenrad" pour l’Akt I, ainsi que de "Sühne" et "Heimkehr" (une perle brute) pour l’Akt II. De même que l’insertion (parfois déroutante) d’instruments peu sollicités jusque-là (guitare sèche sur "Vanitas/Victoria", saxophone et clarinette sur "Der größte Lohn"), la présence d’une voix féminine y joue sans doute. Difficile de lui en faire reproche, car cette présence est de plus en plus forte depuis deux ans maintenant, quels que soient d’ailleurs ses projets. Cela exhausse forcément les passages violents, lorsque ce chant féminin cristallin s’estompe ("Empor zum Ideal", "Der größte Lohn"). Cette déchirure est même impressionnante, à la 12e minute du titre éponyme. Mais cela dénature quelque peu la teinte granuleuse des premiers Narzis/Narzissus, sans que celle-ci ne s’estompe totalement. Fort heureusement ("Im Glanze baden").

 

En fait, qu’importe les chemins d’exploration arpentés... Il se dégage à chaque fois la même énergie positive. Voilà un point commun structurant de tous ses projets, un trait d’union puissant, qui donne envie d’accorder une oreille attentive à chaque offrande de cet Autrichien passionné de Black Metal, décidément animé d’une autre énergie, créatrice celle-là.

photo de Seisachtheion
le 22/03/2024

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