Naw - Naw X Asbestos Worker

Deux ans après Head Pain (qui m’avait bien plu à l’époque) et un an après The Separation (que je n’ai pas écouté), la Georgie se frotte au Minesotta le temps d’un split dans lequel on retrouve donc Naw, quatuor noise rock au passif prometteur, et Asbestos Worker, trio de heavy grunge/sludge au passif que je ne connais pas. Subtilement intitulé F@ck You dans l’exemplaire numérique qui m'a été fourni, c’est un split format EP où chaque formation sera créditée de 3 titres chacune.

Abestos Worker, comme évoqué je ne connaissais pas et franchement, ces trois titres ne m’ont pas énormément envie d’en savoir plus. On est effectivement dans un heavy grunge assez minimaliste dans l’écriture, de la track à base de 3 accords (voire moins), un fond de punk et une voix qui m’a rappelé les débuts de…Max Cavalera (euh...oui!), en tout cas dans cette façon de forcer la voix bien dans la gorge pour couper court à toute musicalité pulmonaire.

Alors, c’est cool, ça ne démérite pas forcément dans l’interprétation, dans la qualité, ça plaira grandement aux fans de hard grunge un peu bas du front, sans chichis et qui s’écoute sans trop d’efforts. Malheureusement, de mon côté, rien qui ne m’ait semblé propice à casser trois pattes à un canard. Aussi, cette prod un peu old-school qui frise avec l’anémique ne rend pas honneur à des morceaux qui auraient pu être plus brillants à défaut d'être brillants tout court. Le côté sludge voulu peut-être....Bref, après cette entrée en matière, on a l’aiguille du chronicomètre qui tremblote, timide et toute coinçée dans le bas qu’elle est!

Sauf qu’après Abestos Worker et son nom compliqué et il y a Naw et son nom tout simple…Et nom de nom, il faut croire que le groupe a avalé un grand bidon d’essence , en tout cas suffisamment pour pousser l’aiguille du chronicomètre dans le rouge. Ca commence avec ce "Rageman Infinity", frontal dans lequel on découvre une Amanda plus déter' que jamais. Jouant sur ces deux tessitures: l’une très énervée, haute, plutôt empreinte de hardcore et l’autre plus calme, plus basse sans être rauque, plutôt empreinte du grunge et du rock alternatif musclé. Deux voix qui s’accordent à merveille, même quand elles sont à l’unisson, deux voix qui apportent une dynamique sensationnelle (au sens propre) aux morceaux et une chanteuse qui semble avoir définitivement pris ses marques et laissé derrière elle les petites hésitations de ses débuts.

Côté guitare, c’est le festival du riff bien fumant, attaqué bien profond avec le bras et qui porte fièrement les lettres de noblesses de l’amplification éléctrique. C’est noisy, catchy, inventif, complètement Rock dans l’âme, dans le son, les harmonies sont archis efficaces. Bref, c’est beau, ça marche et ça fait plaisir.

Le groupe finalise la recette miracle avec cette batterie à l’approche plus classique, quasi rock voire même jazz-rock et qui du coup rajoute une composante finalisant un métissage de fait intéressant. La basse fait joliment le lien entre les deux, indispensable dans son humble discrétion.

Enfin, la prod est superbe, avec une brillance très cool et cette reverb ultra bien sentie sur la batterie qui lui donne un côté live bien vu pour rajouter de l’énergie. Bref, Naw tape fort et efficace et le plaisir de les retrouver est réel.

Difficile de noter ce split….Une première face hard-grunge (plutôt qu’heavy grunge) minimaliste, et mouais-bof-pas-convaincu-en-plus-la-prod-est-pas-ouf et une deuxième face ah-mais-ouais-carrément-de-ouf.

Je ne retiendrais que celle là et je vous invite à faire de même: Naw fait son retour avec trois titres plus assurés et tout aussi bien écrits dans leur registre rock noisy un peu vénère quand même. Espérons que ces trois titres seront les prologues d’un album plus conséquent à venir.

On aime bien: Chouette, des nouvelles musicale Naw...

On aime moins: ...Zut, c'est que sur un split

8oris

le 11/12/2023