Nevborn - Five horizons

Chronique CD album (50:00)

chronique Nevborn - Five horizons

Il m'aura fallu quelques jours pour trouver ce que faisait Nevborn. Quelques bières plus tard, quelques idées mélangées, mais un album bien digéré, le mot est sorti : Du rétro-playing.

Nevborn a peut-être lancé un mouvement musical sans s'en rendre compte. 

La mode est au rétro-gaming. Tu ressors ta SuperNes pour un Mario Kart entre copains, ou t'achètes une Game Gear à prix d'or (et des centaines de piles LR6).
En fait l'idée du rétro-playing m'est venue à la vue de la pochette de ce "Five horizons" qui a la tronche des immeubles de Sim City (SuperNes).
 

Mais une fois l'écoute lancée, et toutes les suivantes, cet album a réveillé quelque chose qui ne fonctionne qu'avec les anciens albums : le plaisir.
C'est brut, parfois un peu de traviole (le chant sans filtre, la prod' un peu légère), mais cela a le goût d'antan.
La madeleine post-hardcore : celle avec des grosses guitares lourdes à la Cult of Luna, celle aux cris déchirants qui filent le bourdon.
Toutes ces années de surenchère à noircir les traits, forcer le son à s'alourdir, hurler à la mort nous avaient rendu quelque peu insensible. 
Du moins c'est ce que l'on pouvait penser : ça sommeillait et il fallait être reveillé par un post-hardcore à l'ancienne...qui a su se nourrir de nouvelles influences et de bien d'autres genres.

Parce qu'à l'instar des JV, encore une fois, la mode est aux jeux à la bouillie de pixels...qui renouvellent le gameplay.
Et le parallèle devient presque pertinent, parce que NevBorn fait plus ou moins la même chose en musique.


Du post-hardcore progressif.

Celle-ci, j'm'attendais pas à la sortir un jour d'étiquette. Et pourtant. 
Passons l'intro qui, une fois n'est pas coutume, a son utilité comme piste à part entière.
Piano sombre, grisouillis : ça fleure bon la tristesse et la désolation. Et ça on le pige avec les cinq autres pistes qui durent entre 7 et 10 minutes.

"Mouais, il nous vend du vieux postcore avec son intitulé à la con" te dis-tu. 

Mais il est quand même frais mon poisson : Burst avait, plus ou moins, fait la même chose dans une version orientée metal.
Cette fois on est dans le dur du "core" avec des ponts, des breaks à faire saigner, des ambiances plus légères et des tas de bricoles qui rappellent aussi les trucs "pas très LOL" qu'Isis pouvait sortir dans ses meilleures années.

Pourtant, rares sont les groupes qui offrent des morceaux dont l'avancée est aussi inattendue, des titres dans lesquels on se prend à avoir des visions alternant l'enfer six pieds sous terre, tout en gardant les yeux rivés sur le ciel.
C'est tantôt brutal, tantôt calme mais c'est toujours très cinématographique, presque narratif et lyrique à la fois.

Habité, écorché, on pense avoir atteint le paroxysme avec le très puissant "Between the skies" et son lancement presque épique.
Pourtant, l'interlude "For the king of kings" remet les choses à plat et déroule un tapis rouge à "Ozymandias" a.k.a "LE titre qui kick".

Lancé par un chant clair, léger, lentement, ce (gros) morceau se mue en une bête torturée, complexe et un déferlement d'émotions qui n'avait pas eu d'égal jusque là...sur cette galette.
Cette dernière piste, éblouissante (et j'pèse presque mes mots...c'est dire), clôt un album qui s'est maintenu à un sacré niveau pendant 50 minutes.

J'vois pas c'que j'peux te dire de plus pour te conseiller de l'acheter...ou au moins l'essayer.

photo de Tookie
le 02/11/2015

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements