N.k.r.t. - Niger Ritus

Il fut un temps, pas si lointain, où dans les campagnes européennes, subsistait des cultes clandestins pré-chrétiens. A titre d'exemple, l'adoration de la déesse-mère est attestée en France jusqu'au moins la Révolution. Pas de temple clinquant ou de rites voyants, mais des pratiques essentiellement rurales et cachées.

Un bruit de frottement de cailloux, une mélopée en latin répétée ad libitum. Voici comment s'ouvre ce Niger Ritus de N.K.R.T., enregistré en conditions live dans la chapelle Sainte Croix, par un ex-Mhönos, Frater Stéphane. Ce dernier nous invite à une plongée dans les tréfonds de l'âme humaine à l'aide d'un dark ambiant ritualiste chanté en Latin. Les textes ont été rédigé par un agrégé es langue de Sénèque. Retour aux sources de ces cérémonies occultes campagnardes, telles qu'on pouvait les pratiques au cœur le plus noir des forêts, ou à la maigre lueur de bougies au fond d'une grotte, le musicien normand accompagne ses sons électroniques noise de percussions d'os, de bouts de bois, de cailloux et de plumes. Même si l'on ne dispose que de peu de sources à ce sujet, il y a fort à parier que les druides celtes de la période pré invasion romaine pratiquaient de la sorte pour invoquer les bienfaits d'Ogmios ou de Cernunnos.

Au delà de la musique, l'expérience proposée par N.K.R.T. nous propulse face aux plus irrationnelles de nos peurs en recourant aux élément primordiaux. Les voix, entre litanies, murmures et shrieks BM, enveloppent l'auditeur dans un linceul de terreur. Primitive et crue, la musique de Frater Stéphane est mûrement réfléchie pour proposer une séance de redécouverte des plus sombres recoins de la psyché humaine, inhibés par des millénaires de christianisme.

Xuaterc

le 05/09/2016